- Advertisement -
Le traité de Partenariat Trans Pacifique (TPP) que 12 pays parmi lesquels les États-Unis, l’Australie, le Canada, le Japon, Brunei, Singapour, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle Zélande, le Pérou, le Chili et le Vietnam, avaient conclu au tout début de l’année 2016, à risque d’être torpillé par le tout nouveau président des États-Unis, Donald Trump qui avait fait du retour au protectionnisme une de ses principales promesses électorales.
Dans son collimateur l’accord de libre échange entre les USA, le Mexique et le Canada (ALENA) mais aussi et surtout, la plus grande zone de libre échange au monde qui devait être issue du Partenariat Trans Pacifique en question. Torpiller ces deux accords qui n’ont pas encore été ratifiés par le Congrès américain serait chose facile pour Donald Trump qui peut à tout moment instruire cette institution fortement dominée par les républicains, à l’effet de bloquer la procédure de ratification.
L’union économique scellée par ces grosses pointures de l’industrie mondiale dans le but évident de faire barrage à la déferlante commerciale chinoise, serait alors appelée à mourir de sa belle mort avant même d’avoir vécu. Barak O’Bama qui avait fortement œuvré à la construction de cette immense zone de libre échange à l’intérieur de laquelle devait s’échanger pas moins de 18.000 produits et l’équivalent d’un tiers du PIB mondial, verrait ainsi ce projet emblématique s’effondrer, avant même d’avoir quitté officiellement la Maison Blanche. Bien ficelé, le projet en question n’a pourtant rien laissé au hasard notamment en matière de protection de l’environnement, de droit du travail, de commerce online et de politique monétaire. En accroissant la demande en provenance des grands pays membre du TPP, l’économie américaine à bout de souffle serait, à l’évidence, la principale gagnante de ce partenariat gagnant-gagnant qui court pourtant le risque d’être remis en cause.
L’abandon de ce traité suscitera, contrairement à ce que beaucoup de médias occidentaux rapportent, la satisfaction de l’Organisation Mondiale du Commerciale (OMC) qui voit d’un mauvais œil ce gigantesque projet de libre échange sur lequel elle aura, à l’évidence, aucune emprise. La Russie (non membre mais géographiquement bien placée) qui comptait beaucoup sur le dynamisme économique et commercial des pays membres TPP pour leur vendre des hydrocarbures et des produits industriels a, à contrario, de bonnes raisons d’être mécontente de l’abandon de cette immense zone de libre échange en projet qui lui aurait permis d’écouler ses surabondons stocks de pétrole et de gaz.
Quant à la Chine qui ne fait pas partie du TPP, elle voit en la probable disparition de cette zone une véritable aubaine, l’idée étant de substituer aux USA pour créer son propre espace de libre échange offrant encore plus d’avantages aux pays qui souhaiteraient l’intégrer.
La Chine qui n’est pas membre du TPP ne manquera certainement pas l’occasion pour accroître son influence dans la région en impulsant une plus forte dynamique à sa propre zone de libre échange Asie Pacifique (FTAAP) qui rassemble déjà pas moins de 20 pays ainsi qu’à celle qu’elle projette de constituer avec certains pays du sud-est asiatique et l’Australie.
Les enjeux du TPP sont colossaux et on comprend l’attention particulière que les pays membres présents au sommet de Lima qui vient tout juste de s’achever, accorderont aux décisions que prendra Donald Trump juste après le 20 janvier 2017, date de son investiture à la présidence américaine. Même si d’aucuns parmi les dirigeant de ces nations, considèrent déjà comme peu probable l’entrée en vigueur de l’accord de libre échange, ils espèrent toutefois que le nouveau président tempère ses ardeurs au regard de la géopolitique et de certaines données économiques mondiales. Remodeler du jour au lendemain les relations économiques et commerciales que les USA entretiennent depuis des décennies avec l’Asie, est effectivement impensable ne serait-ce que pour la réciprocité que les pays concernés seraient légitimement habilités à exercer à l’encontre des produits américains commercialisés sur leurs territoires. Les exportateurs américains auraient alors beaucoup à perdre et ce n’est pas dans l’intérêt de l’économie américaine qui n’a jamais été structurée pour évoluer en vase clos.
- Advertisement -