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Les quatre promesses de Donald Trump qui menacent les économies d’Afrique subsaharienne

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A la suite de l’élection de Donald Trump, les marchés mondiaux ont paniqué en plongeant à des niveaux record, avant de se relever tout doucement dans les jours qui ont suivi au rythme des changements de discours de la part du nouveau président américain. Pour l’Afrique, c’est toujours l’incertitude quant à sa stratégie économique directe avec le continent. Mais indirectement, le futur président des Etats-Unis a fait des promesses de campagne, qui se présentent comme des menaces pour les économies d’Afrique subsaharienne.

La remise en cause du programme Power Africa

Le premier risque est celui de la déconstruction du projet nourri par l’administration Obama dans le cadre de son forum économique US-Africa Business Summit. Il n’est pas sûr que la fondation Bloomberg Philanthropies qui a soutenu l’initiative, puisse convaincre Trump et son équipe, de poursuivre sur cette lancée. De nombreux projets, notamment dans le secteur de l’énergie, risquent donc de s’arrêter net à leurs niveaux actuels. Un total de 21 milliards $ de promesses d’investissements a quand même été obtenu dans le cadre de ces rencontres.

La relocalisation des industries américaines

L’autre promesse faite durant sa campagne a été celle de réduire les importations chinoises aux USA et de contraindre les entreprises américaines de rapatrier leurs bases de production afin de retrouver les emplois perdus par les ouvriers américains. La conséquence directe de l’application d’une telle décision serait le ralentissement de la grande usine chinoise, d’autant plus si, à la suite des USA, les Européens adoptaient également une logique de protectionnisme. Cette situation entrainerait naturellement une baisse de la demande chinoise en matières premières. Outre la baisse des cours des matières premières, qui réduirait encore un peu plus les revenus des pays subsahariens, se poserait alors le problème de la dette africaine à l’égard de la Chine, souvent garantie par des réserves de ressources minières. Ces dernières années, l’empire du milieu a commercé avec une Afrique peu endettée. Dans un tel scénario, elle pourrait avoir à gérer des partenaires en situation de défaut.

La relance des grands travaux d’infrastructures aux USA

Par ailleurs Trump a promis de relancer les grands travaux d’infrastructures et de reconstruire l’Amérique « pour lui faire retrouver sa grandeur ». Ce projet comporte pour l’Afrique, des menaces et des opportunités. La bonne nouvelle c’est que ces projets nécessiteront d’importantes ressources en acier (fer) ou encore du cuivre pour les installations de câbles. Cela pourrait donc doper la demande de ces minerais, et avec les prix permettant à des pays comme la Zambie ou la RDC de renouer avec de meilleurs revenus d’exportation.

Toutefois, l’effet inverse est plus pervers. Des analystes estiment que, pour mettre efficacement en œuvre ce projet, le gouvernement américain va non seulement payer plus de salaires mais aussi creuser son déficit budgétaire. Dans les deux cas la conséquence directe sera une envolée de l’inflation aux USA, ce qui devrait contraindre logiquement à des politiques conservatrices de la part de la Réserve Fédérale américaine. Sa présidente Janet Yellen a déjà annoncé pour bientôt, la fin des politiques monétaires assouplissantes suite au repli du chômage aux USA. En terme simple, le dollar va repartir à la hausse, entraînant une dégradation supplémentaire des pouvoirs d’achat en Afrique subsaharienne où les économies peu intégrées, sont tournées vers la consommation de biens et services importés.

La fin de l’ère Obama est déjà marqué par une rareté des devises extérieures pour certains pays, ce qui se traduit par des contractions de croissance économique. Même là où la croissance est robuste, elle se fait au détriment d’une balance des paiements fortement déficitaire.

 Le développement des énergies fossiles américaines

Enfin, au contraire d’Obama, Trump a toujours affiché son scepticisme à l’égard des changements climatiques. Il a promis de renouer avec la dérégulation des secteurs pétroliers et gaziers aux USA. Une orientation qui est renforcée par son intention de mettre un mur avec le Mexique et de dénoncer les traités de libre-échange qui lient les pays d’Amérique du Nord. Dans ce contexte, le pétrole mexicain perdrait un important marché et viendrait doper l’offre mondiale. Celui du Venezuela deviendra un nouveau concurrent, et les ventes africaines qui dopent le volume des transactions dans le cadre de l’African Growth Opportunities Act (AGOA) vont diminuer. Les dommages collatéraux que vivent des pays comme le Nigéria, l’Angola ou le Mozambique risquent de se multiplier, avec des risques d’instabilité socio-politique.

Agence Ecofin

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