Dans cet entretien, l’expert en économie Mr Lamiri, s’exprime sur l’importance de la tenue du forum africain des affaires et de l’investissement prévu du 03 au 05 décembre prochain. Selon lui ce rendez-vous représente un renouveau de la politique économique du pays estimant que l’exportation n’a jamais été une priorité avant l’effondrement des prix pétroliers et ce n’est que maintenant qu’on commence à mieux la prendre en charge.
Algérie-Eco : le forum africain de l’investissement est prévu à Alger du 03 au 05 décembre prochains. A votre avis, que représente cet événement pour l’économie nationale?
Mr Abdelhak Lamiri : Il représente un renouveau de la politique économique de l’Algérie qui commence à se soucier de l’investissement international alors que son rôle était considéré marginal jusqu’à présent. Après l’endettement auprès de la BAD, l’Algérie a compris qu’elle n’a plus suffisamment de ressources pour se développer d’une manière autonome. Il y a un revirement de politique économique.
L’Algérie s’oriente donc vers le marché africain. Pensez-vous que notre pays a les capacités de conquérir ce marché ?
En priorité ce seront les domaines où on importe énormément : l’agriculture, la pharmacie, la mécanique. Il y a aussi les industries de demain: les TIC, les industries du savoir etc.
Quels sont à votre avis les domaines qui peuvent être exploités dans ce sens ?
Disons qu’il n’est pas compétitif sur les marchés internationaux. On peut trouver des produits de moindre qualité mais beaucoup moins cher. Il faut surtout parler de rapport qualité/prix. Il nous est défavorable. Les raisons sont multiples: management de piètre qualité, qualifications humaines inadéquate, administration et banques faiblement gérées et qui induisent des surcoûts pour les hommes d’affaires etc.
On reproche au produit algérien d’être de mauvaise qualité. Est-ce vrai et pourquoi?
Pour les raisons évoquées si haut et d’autres. L’exportation n’a jamais été une priorité avant l’effondrement des prix pétroliers. Ce n’est que maintenant qu’on commence à mieux les prendre en charge. Nos institutions administratives et économiques sont sous gérées, c’est l’explication essentielle. La cause réside dans les politiques économiques qui n’ont pas su promouvoir des modes de gestion de classe mondiale.
On déplore toujours le fait que les exportations hors hydrocarbures ne décollent pas.Pourquoi à votre avis?
La solution réside dans les mutations des politiques économiques : plan stratégique national, plan Marshall de qualifications humaines et modernisation managériales, restructurer l’état, décentraliser le développement (un début d’initiative se met en place dans ce domaine). Bref in faut une réingénierie globale de l’économie nationale.