La banque d’Algérie, s’attaque aux grandes failles de l’exportation hors hydrocarbures, et affiche une volonté indiscutable à reformer profondément l’acte d’exporter « Nous avons une volonté féroce de nous attaquer aux problèmes qui constituent des entraves à l’export. Ces prochaines mesures structurelles vont nous permettre de faire avancer ce processus des exportations », déclare M. Loukal, hier à l’APS.
En premier lieu, les délais de rapatriement de devises passent de 180 jours à 360 jours, à la satisfaction des exportateurs, qui souffraient d’une pression énorme lors de ces opérations, du fait qu’ils étaient exposés au risque de voir leurs dossiers faire l’objet de contentieux, voire de poursuites judiciaires, en cas de retards de paiement. Chose courante dans ce domaine, de voir les fournisseurs ou les clients contraints de dépasser les délais fixés par les documents.
L’autre grande réforme, viendra assoir une sécurité nécessaire et longtemps réclamée par les exportateurs, à savoir, la garantie d’un taux de change stable du dinar par rapport à l’euro. Une mesure très importante, dans la mesure où elle permet aux opérateurs d’effectuer leurs transactions, sans craindre de mauvaises surprises dues à la fluctuation du dinar, entre la date de lancement de l’opération et la date de paiement des factures. Ce qui va permettre aux exportateurs de travailler sur une base prévisionnelle.
A cet effet, le gouverneur de la BA, indique qu’il est prévu la création d’un marché à terme des devises « Il y aura tous les particuliers et tous les comptes exportateurs (personnes physiques ou morales) qui vont se rencontrer sur ce marché (achat à terme, session à terme…) . C’est une très grande réforme que nous allons introduire. Progressivement elle constituera un petit dégel au contrôle de change qui date de très longtemps » précise M.Loukal.
Par ailleurs, une assurance crédit à l’export, a été mise en place en vue de permettre à la banque de payer l’exportation sans risque, puisqu’elle a recueilli une garantie. De ce fait, elle accompagne l’explorateur au bout de sa transaction en toute quiétude.
Pour les observateurs, cette réforme arrive à point nommé, et complète les actions et mesures préalablement prises par les pouvoirs, et qui consistaient à alléger et sécuriser le côté administratif des opérations. Et ce par l’introduction de la pré-domiciliation électronique , et l’intervention conjointe des services de douanes et du fisc, au niveau de la banque dès le début de l’opération.