Dans cet entretien, le vice président de l’AGEA nous explique les vraies raisons qui ont poussé l’association à créer une initiative au profit des jeunes inventeurs algériens. Il donne également les objectifs ciblés par cette initiative appelant à l’occasion, tous les investisseurs et les opérateurs économiques à y adhérer.
Algérie-Eco : vous venez de lancer, à travers un communiqué, une nouvelle initiative, jugée intéressante par les opérateurs économiques, celle de créer une passerelle entre les jeunes inventeurs et les investisseurs afin de faire profiter l’économie nationale de cette nouvelle énergie. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?
MMézine : L’idée a été en fait abordée à maintes reprises au sein de association et aujourd’hui, l’AGEA, forte de ses 1200 adhérents et issus des ouvriers des secteurs d’activités de la vie économique du pays, lance un appel, à tous les investisseurs et opérateurs économiques, à un jumelage avec l’organisation nationale de la protection de la richesse intellectuelle afin de tisser des relations entre eux et faire profiter par la même les deux parties de cette idée. Car nous sommes conscient des problèmes que rencontrent nos élites nationales et en particulier la frange des inventeurs, et notre organisation est disposée à réunir toutes les conditions nécessaires pour soutenir la faisabilité de tout produit innovent pour sa concrétisation.
En fait, cette alliance stratégique d’importance qui repose sur le compter sur sois est de nature, comme nous l’avons relevé dans notre communiqué, surtout de mettre en confiance et à encourager l’inventivité de nos chercheurs elle vise à promouvoir cette richesse intellectuelle à travers l’exploitation de ce gisement inépuisable tendant à favoriser la prospérité et partant le développement national durable.
Quel est l’objectif principal que vous ciblez par cette initiative ?
L’objectif étant de créer un espace, ou une passerelle entre les investisseurs et les jeunes créateurs et inventeurs afin qu’ils réalisent leur création et qu’ils peuvent produire à laide des investisseurs. L’université algérienne est en train de faire sortir des génies qui se perdent, et qui partent à l’étranger car ils ne trouvent pas souvent d’aide ici en Algérie. Pourquoi dépenser sur cette jeunesse, et en fin de compte faire bénéficier d’autres pays de leurs capacités. La collaboration fructueuse entre investisseurs et inventeurs profitable aux deux parties suscitera assurément l’émergence du génie créateur de notre élite à travers le foisonnement d’idées imaginatives avec pour conséquences une importante production de biens matériels.
Est-ce que vous ciblez tous les secteurs ou seulement celui du bâtiment ?
L’AGEA cible tous les secteurs confondus par cette initiative, pas seulement le secteur du bâtiment. Mais je dirai seulement que nous avons des jeunes qui ont des capacités dans ce domaine et peuvent en 48 heures créer un bâtiment. Il y a aussi des inventeurs très intéressants dans l’électronique que j’ai moi-même rencontrés, je vous parle aussi d’un inventeur qui a inventé une poubelle intellectuelle c’est-à-dire qui absorbe les déchets sans créer la pollution et il y a encore des millions de gens comme ça. Nous avons pensé à attirer tous ces gens, créer une espace d’échange économique pour pouvoir relancer notre économie avec des productions innovantes qui pourraient même être exportés à l’étranger. J’ai déjà organisé une rencontre dans ce sens à Batna avec des jeunes inventeurs et des investisseurs où nous avons présenté notre initiative qui a été très bien accueillie. En cette période de crise qui sévit sévèrement au sein de notre économie adossée durablement et excessivement à la rente pétrolière, il importe plus que jamais de sortir des sentiers battus et de se tourner résolument vers l’avenir en réhabilitant vraiment les vertus du mérite et du travail et en prônant le civisme et l’amour sincère du pays.
Entretien réalisé par Imène A.
