Le géant allemand de l’énergie EON a accusé une perte nette de 6,4 milliards d’euros au troisième trimestre provoquée par une dépréciation de la valeur de sa filiale rassemblant ses anciennes activités d’énergie fossile, Uniper, selon un rapport intermédiaire publié mercredi.
Sur neuf mois, le groupe, en pleine refonte, a accumulé une perte nette de 9,3 milliards d’euros, soit déjà plus que celle de l’ensemble de l’an passé (7 milliards d’euros).
Le groupe a dû passer une nouvelle dépréciation de 6,1 milliards d’euros pour « ajuster la valeur comptable d’Uniper », récemment introduite en Bourse, « à sa valeur sur le marché », précise-t-il dans un communiqué. Une telle décision était largement attendue par les analystes.
Uniper, dont EON détient encore quelque 46% et qui rassemble les centrales à charbon et à gaz, est valorisée à environ 4 milliards d’euros sur le marché, tandis que sa valeur comptable dans les livres d’EON s’élevait encore à 12 milliards.
2016 est considérée comme une année de transition par EON. Pour faire face à un environnement en plein chamboulement, sur fond de chute des prix de gros de l’électricité et concurrence des énergies renouvelables subventionnées, le groupe a décidé de se séparer des activités d’énergie fossile et de conserver les réseaux de gaz et d’électricité, les énergies renouvelables, les services clients.
Ces trois activités ont dégagé un bénéfice opérationnel ajusté sur neuf mois de 1,9 milliard d’euro, en hausse de 13% comparé à la même période de l’an passé, a-t-il précisé.
Pour l’ensemble de 2016, le groupe vise toujours un bénéfice opérationnel corrigé des changements de périmètre compris entre 2,7 et 3,1 milliards d’euros, et un résultat net entre 0,6 et 1 milliard d’euros.
Le « nouvel EON » a aussi conservé la gestion des centrales nucléaires. Des activités qui pèsent aussi lourd dans ses comptes dans le cadre de l’abandon progressif de l’atome, décidé en 2011 par la chancelière Angela Merkel suite à la catastrophe de Fukushima au Japon.
Berlin a récemment adopté un projet de loi prévoyant le transfert par les opérateurs nucléaire en Allemagne de plus de 23 milliards d’euros dans un fonds chargé de la gestion des déchets, auquel EON doit participer à hauteur de 10 milliards d’euros.
« EON a suffisamment de marge financière pour mettre les moyens nécessaires à disposition. Il n’y a pas de raison d’agir à court terme », a indiqué Michael Sen, directeur financier, cité dans un communiqué. Le groupe cherche actuellement des alternatives pour éviter de procéder à une augmentation de capital, a-t-il dit.
Source : AFP