Malgré son fort potentiel (marché domestique conséquent, richesses naturelles, nombreuses opportunités sectorielles…), l’Algérie attire peu d’IDE : le pays obtient le plus faible ratio IDE/PIB de la région. C’est ce qui ressort du dernier rapport d’Anima intitulé « 10 ans d’investissement étrangers et partenariats d’affaires en Méditerranée 2006-2015 ». Ce rapport indique également que « la frilosité des investisseurs est imputable à un cadre de l’investissement peu attractif : le climat des affaires reste médiocre (l’Algérie a été classée 163ème sur 189 pays dans le classement Doing Business 2016 de la Banque mondiale) et l’obligation d’association avec un partenaire local (règle 49/51%) complique la mise en œuvre des projets. Une réforme du cadre de l’investissement est programmée pour améliorer la situation. « Une urgence alors que le pays doit accélérer sa diversification économique pour préparer l’après-pétrole, indique-t-on. Le rapport fait état d’un pic pour les flux d’IDE en 2009 puis baisse suite à l’instauration de la règle 49/51 et pas de décollage en vue et flux négatifs en 2015 (rachat de Djezzy par l’Etat). Le rapport cite 5 secteurs de tête pour les IDE soient: énergie ; banque / assurance ; ciment / verre / matériaux ; médicaments ; ingénierie / conseil
Quant aux pays de la Méditerranée, le même rapport indique qu’en 2015 il y a eu un sursaut ou attractivité retrouvée avec 38,8 Milliards de dollars investis en 2015 d’après la CNUCED (+24%) et 571 projets d’IDE et 33,0 Md € annoncés (ANIMA-MIPO) : les intentions d’investissement repartent enfin à la hausse.
Aussi, Anima estime que 2015 marque la première réelle embellie pour les flux d’IDE dans les pays MED depuis 2008 : +24% d’après la CNUCED. Le rebond est encore plus net pour les annonces d’IDE détectées par l’observatoire ANIMA-MIPO : les montants annoncés doublent par rapport à 2014, essentiellement grâce à des mégaprojets en provenance du Golfe. « Mais la bonne nouvelle concerne surtout le nombre de projets détectés : il augmente franchement (+19%) pour la première fois depuis les contestations révolutionnaires de 2011. Le regain d’activité des investisseurs étrangers ne concerne toutefois que 4 pays dont la Turquie, l’Egypte et le Maroc.
Entre 2009 et 2015, les pays MED résistent malgré une succession de crises. Les IDE se stabilisent en dessous de 30 Md€ par an alors que les pays MED sont touchés par les effets de second tour des crises financières et économiques mondiales, puis presque tous ébranlés par les printemps arabes.