Les marchés asiatiques ont retrouvé le moral lundi après la recommandation de la police fédérale américaine (FBI) de ne pas poursuivre, dans l’affaire des e-mails, Hillary Clinton, candidate favorite des investisseurs face à l’imprévisible Donald Trump.
Dans la foulée de cette annonce, la Bourse de Tokyo a ouvert sur un net rebond, une tendance positive qui se maintenait en début d’après-midi: l’indice vedette Nikkei grimpait de quelque 1,5% une heure avant la fermeture. Hong Kong évoluait aussi dans le vert (+0,5%), tout comme Sydney (+1,3%) et Séoul (+0,7%)
Après la réouverture de l’enquête qui avait fait l’effet d’un coup de tonnerre il y a dix jours, plongeant les marchés dans l’incertitude sur l’issue du scrutin présidentiel américain, le chef du FBI, James Comey, a encore créé la surprise.
Dans un courrier au Congrès, rendu public dimanche, il a fait savoir qu’après avoir examiné des courriels découverts récemment, il maintenait ses conclusions de juillet: à savoir qu’il n’y a pas matière à poursuivre Mme Clinton pour avoir utilisé un serveur privé quand elle était secrétaire d’Etat.
Les marchés verraient d’un meilleur oeil une victoire de la candidate démocrate, aux positions bien connues et perçues comme un gage de continuité. A l’inverse, une potentielle présidence Trump est génératrice d’incertitudes, à la fois à cause du penchant du républicain pour la controverse, mais aussi de son manque d’expérience politique.
« Tout ce drame pour au final s’en tenir à la même conclusion », a commenté pour l’agence Bloomberg Naeem Aslam, analyste chez Think Markets UK. « C’est une bonne nouvelle pour les investisseurs qui retrouvent l’appétit du risque ».
Le soulagement était aussi perceptible sur le marché des changes, où le yen, valeur refuge qui avait été recherchée ces derniers jours, se repliait: le dollar est monté à 104,48 yens à la mi-journée à Tokyo, contre 103,04 yens vendredi vers 21H00 GMT.
Le billet vert retrouvait également du poil de la bête vis-à-vis de l’euro qui fléchissait à 1,1044 dollar juste après l’annonce du FBI, contre 1,1137 dollar.
Mais c’est surtout le peso mexicain qui profitait de la nouvelle, voulant croire en une défaite du candidat républicain: il s’échangeait à 18,5563 pesos pour un dollar, contre 19,0266 vendredi, soit une hausse de 2,5%.
Donald Trump fait figure de repoussoir pour la devise mexicaine, du fait des menaces du milliardaire d’expulser des Etats-Unis des millions de migrants illégaux, de renégocier les accords de libre-échange et de faire payer le voisin du sud pour la construction d’un mur sur leur frontière commune s’il accède à la Maison Blanche.
Les marchés étaient aussi soutenus par les chiffres de l’emploi américain, diffusés vendredi. Le taux de chômage a baissé en octobre aux Etats-Unis, avec un nombre important de créations d’emplois, signe que l’économie américaine est de taille à affronter un relèvement des taux d’intérêt par la Réserve fédérale américaine (Fed).
Si l’enthousiasme régnait lundi sur les places financières asiatiques, il restait cependant tempéré par une certaine prudence, alors que le suspense demeure entier sur qui de Mme Clinton ou de M. Trump l’emportera.
La première est désormais à 46,6% des intentions de vote, contre 44,8% pour son rival, selon la récente moyenne des sondages nationaux du site RealClearPolitics. Plusieurs Etats clés, dont la Floride, sont aussi très disputés et certains commentateurs élaborent des scénarios qui selon eux pourraient voir une victoire de Trump.
Source : AFP