La Banque centrale éthiopienne projette de développer la finance islamique afin d’améliorer l’inclusion financière des populations du pays. Cette stratégie fait partie intégrante des efforts du gouvernement pour mobiliser les ressources intérieures afin de diversifier son économie.
Cette dernière, bien qu’elle soit l’une des plus dynamiques du continent, souffre d’un manque de diversification. Elle reste, en effet, largement tributaire du secteur agricole qui compte pour 80% des exportations et emploie ¾ de la main d’œuvre.
« Le gouvernement veut industrialiser l’économie. Mais le processus nécessite des taux d’investissement durables de plus de 40% du PIB dans les 5 prochaines années », affirme Getahun Nana (photo, à gauche), vice-gouverneur de la Banque centrale éthiopienne. Et d’ajouter que « ce résultat ne peut être atteint que si le secteur financier, en particulier le secteur bancaire, joue un rôle significatif en mobilisant les épargnes intérieures nécessaires », d’où le penchant du gouvernement éthiopien pour la finance islamique dans cette entreprise.
Selon Getahun Nana, la banque centrale mène actuellement une étude pour déterminer la demande en produits financiers conformes aux principes de la charia dans le pays. D’après le dirigeant, elle permettra d’évaluer la proportion de musulmans exclus du secteur financier.
« Si l’appartenance religieuse se révèle comme une barrière, un cadre réglementaire spécifique sera mis en place afin que personne ne soit exclu des services financiers pour des raisons de religion », souligne-t-il.
Pour rappel, la finance islamique reste embryonnaire en Ethiopie malgré le feu vert du gouvernement depuis 2008, aux institutions financières afin de fournir les produits financiers y afférents. Actuellement, sur 18 institutions financières, 8 offrent des produits financiers conformes aux principes de la Charia mais ont mobilisé jusqu’ici moins de 1% du dépôt total.
Source : Agence Ecofin