Initié il y a une vingtaine d’années, le projet d’autoroute Abidjan-Lagos a déjà fait l’objet, en décembre 2013, à Yamoussoukro, d’une réunion du Comité d’experts et des ministres des pays concernés : Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Benin et Nigeria. Il s’agissait alors de dépasser les lourdeurs pour doter la sous-régon d’une infrastructure que chacun s’accorde à reconnaître indispensable pour l’intégration économique, le développemet des échanges et la mobilité des citoyens.
Six mois plus tard, en juillet 2014, le ministre nigérian des Travaux publics, Mike Oziegbe Onolememen, annonçait le déblocage de 50 millions de dollars pour amorcer le projet « en attendant que chacun des cinq pays concernés par le corridor apporte sa part de contribution.»
Depuis ce temps, rien n’a avancé. « On a assez traîné ! » a tonné Patrick Achi lors de la « réunion interministérielle du projet de construction de l’autoroute Abidjan-Lagos » qui s’est tenue ce 3 novembre à Abidjan. « Le démarrage des travaux prévus en 2015 n’a pas été effectif en dépit de toutes les réunions,» a-t-il déploré.
Mais cette fois, la CEDEAO semble vouloir prendre le taureau par les cornes : « Que rien ne nous arrête pour la réalisation de cette route ! » s’est exclamé Marcel De Souza, président de la Commission de la Cedeao aux experts. « Il faut respecter l’esprit des pères fondateurs. Les présidents Alassane Ouattara et Faure Gnassingbé se sont engagés à lever toutes les contraintes administratives. Donc arrêtons les lourdeurs administratives. Départissons-nous de ces lourdeurs ! Cessons de mesurer les risques liés à ce trafic, à savoir, corruption, sécurité, etc. Je vous invite à la pro-activité. Arrêtons de parler et que les travaux démarrent. On veut du concret ! Si nous n’arrivons pas à le faire, nous aurons tous échoué ensemble » a-t-il poursuivi.
Marcel De Souza a également rappelé que 2 350 000 migrants issus de la zone de la CEDEAO vivent en Côte d’Ivoire et qu’à ce titre, Abidjan a un rôle particulier à jouer dans ce projet. Ce projet qui, selon le président de la Commission de la Cedeao « marque un nouveau départ pour la sous-région.».
Source : Agence ECOFIN