« Comment mieux protéger cette plante nourricière, le blé, aussi bien tendre que dure, contre les pertes de récolte et également les mycotoxines générées par les graines infestées, dangereuses pour la consommation humaine et animale? », et « comment contrôler l’effet dévastateur des vers blancs, tout en préservant l’environnement, avec des techniques phytosanitaires efficaces? ».
C’est à cette problématique, posée par Rachid Bouzouane, Directeur de la firme Agrichem, qu’auront à répondre les participants à la Journée d’études sur « les pertes à la levée dans les cultures céréalières », organisée conjointement par l’Institut national de protection des végétaux (INPV) et Syngenta Algérie, ce matin, à Kiffan Club Stand All, à Bordj El Kiffan.
Le problème des pertes à la levée dans les cultures céréalières est un épineux problème impactant l’économie nationale et particulièrement l’agriculture. « Souvent, les ravages de Fusariose, champignon méconnu, et le ver blanc, sont nuisibles à hauteur de 100%, dans beaucoup de régions du pays », déplore cet ancien chercheur de l’INPV. Ajoutant, que, « malheureusement, les institutions nationales et internationales tentent de minimiser le fléau des pertes à la levée dans les cultures céréalières. Le seuil de 30% y est souvent avancé ».
Ce seuil est illustré, notamment, par les chiffres de Rachida Barhoum, directrice de Syngenta Algérie, représentante de la firme suisse spécialisée dans la recherche et développement des semences et protection des végétaux. « Sur les 140 à 180 kg de semences par hectare utilisées par les céréaliers, 20 à 30% n’arrivent pas à sortir de la terre et donner des plantules viables». Et de préciser, énumérant les conséquences, que « Si l’Oaic, pour l’exemple, commercialise 2 millions de quintaux de semences, en considérant que les pertes sont de seulement 10%, les pertes totales sont de l’ordre de 200 000 q/an. Et si le prix moyen d’un quintal de semences est de 5000 DA, les pertes induites seront de 1 milliards de DA par an. ».
« Mal-connues, sous-estimées ou négligées, les pertes sont considérées par les agriculteurs comme une fatalité, l’imputant au climat ou à la mauvaise qualité des semences, pourtant traitées et certifiées par l’Oaic », explique Barhoum. « D’où le rajout des doses de semis, atteignant jusqu’à 2 Q par hectare, dépassant le 1.6 q par hectare, généralement en vigueur dans ce genre de culture », ajoute-t-elle.
A ce jour, beaucoup de recherches ont été lancées, notamment, par l’Institut technique des Grandes Cultures, l’INPV, l’Ecole Nationale supérieure d’Agriculture, l’Université de Sétif). L’objectif étant de minimiser les dégâts. Syngenta propose, quant à elle, deux solutions, chimique et non-chimique, qui seront débattues lors de cette Journée d’études.
Pour sa part, Khalida Basta, directrice INPV, a déclaré que, « la résolution du problème des pertes se fera par phase. La première est lors des labours-semailles», indiquant que « le ministère de l’Agriculture a mis en place un Comité national regroupant les Directions centrales du ministère, les Chambres professionnelles, l’Oaic, dont la mission est de superviser les actions lancées. Il s’agit de mesures de soutien aux céréaliers, de mécanisation et d’utilisation des techniques culturales ».