Dans cet entretien, le président de la FNAE s’exprime sur le nouveau programme de formation des candidats. Il regrette le fait que ce dernier soit bloqué au niveau du ministère des transports qui ne l’a toujours pas validé en dépit des propositions de la FNAE à ce propos, qui datent de plus de six mois.
Algérie-Eco : Pour tenter de réduire le nombre d’accidents de la route, les gérants d’auto-écoles ont appelé le mois d’avril prochain, de doubler le volume horaire des cours d’apprentissage. La Fédération nationale des auto-écoles (FNAE) que vous dirigez, a même soumis des propositions dans ce sens au ministère des transports. Où en est cette question ?
Mr Zineddine Aoudia : Nous attendons toujours la réponse du ministère des transports dans ce sens. La fédération a soumis des propositions et la dernière réunion avec le ministère date du mois de mai mais pour l’instant aucune nouvelle. Outre la proposition de porter le volume horaire des postulants à 55 heures en application du nouveau programme d’apprentissage du ministère des Transports et en coordination avec les partenaires du secteur dont la FNAE, nous avons demandé à unifier le prix pour les auto-écoles au niveau national car comme vous le savez actuellement chaque auto-école pratique le prix qui l’arrange. Le permis de conduire coûte entre 8000 DA et 35.000 DA et ça devient du business alors qu’au niveau de la fédération nous ne voulons pas que les auto-écoles versent dans le commerce. Le but d’une auto-école comme son nom l’indique c’est bien de donner une formation qualifiée aux candidats.
Nous avons fait des propositions de prix qui arrange et les candidats et les gérants des auto-écoles.
Le volume horaire de ce programme consacre 25 heures aux cours théoriques (code de la route) et 30 heures à la pratique (conduite en zone urbaine, sur l’autoroute et les routes nationales), comme vous l’avez déjà annoncé dans vos précédentes sorties médiatiques. Pensez-vous que les auto-écoles vont tous appliquer ce programme en plus des nouveaux tarifs ?
Vous savez, pour appliquer ces heures, il faut appliquer le nouveau programme de formation, lequel est toujours bloqué au niveau du ministère des transports. Pour utiliser les 55 heures, il y a des critères. Il faut diminuer les examens au lieu d’en faire chaque semaine, c’est tous les 15 jours. Et prendre un quota limité de candidats par exemple 10 candidats pour chaque examen. Avec l’application de ce nouveau programme l’obtention du permis de conduire se fera en trois mois pas en 40 jours comme aujourd’hui.
Aussi, la fédération a ainsi appelé toutes les auto-écoles à respecter les règles du nouveau programme d’apprentissage de la conduite et que les écoles qui ne se conforment pas à ces règles sont passibles de sanctions et mesures coercitives prévues par le ministère des Transports. Il faut reconnaitre qu’actuellement, le volume horaire est de 30 heures. Ce qui est très peu par rapport au temps que passent les Européens à obtenir leur permis de conduire.
On incombe toujours la responsabilité aux auto-écoles concernant les accidents de la circulation, pointant du doigt une mauvaise formation où la vente des permis de conduire. Quel commentaire faites-vous à ce propos ?
Je dirai seulement pour les accidents de la circulation, que le problème est un problème d’éducation. La majorité des accidents sont engendrés généralement par les camions et les bus, qui ont plus de cinq ans d’expérience. Rarement les personnes à nouveau permis sont à l’origine de ces accidents. Aussi, pour le nombre de candidats, 60% sont des femmes et 40% sont des hommes alors que ce sont les hommes qui sont souvent derrière les accidents.
Justement sur ce phénomène, nous avons rencontré à ce propos les représentants du Centre national des permis de conduire (Cenapec) où nous leur avons, en tant que fédération, soumis notre proposition concernant le nouveau programme de formation des candidats de la catégorie B, c’est-à-dire poids léger. En fait ce projet date de plus de deux ans suite aux différents appels lancés par les auto-écoles qui estiment que l’actuel programme est dépassé et nécessite des arrangements.
Ce programme contribuera donc à mieux former les candidats mais aussi à diminuer les accidents de la circulation qui endeuillent chaque jour des dizaines de familles et qui causent des dizaines de morts chaque semaine. La deuxième étape du projet concerne la confection d’un autre programme qui concerne la catégorie C, c’est-à-dire le poids lourd et suivra la troisième étape pour la catégorie D c’est-à-dire le transport en commun.
Nous espérons donc que le ministère des Transports valide ce programme le plutôt possible afin de le mettre en application.