Selon le Centre pour les innovations technologiques (CIT) de la Brookings Institution, basée aux Etats-Unis, les blocages d’Internet et des applications de voix sur IP, enregistrés de juillet 2015 à juin 2016 dans sept pays d’Afrique, ont représenté une perte financière globale de 689 699 769 dollars US. Soit le quart des 2,4 milliards de dollars enregistrés dans les 19 pays concernés par l’étude.
Au Maroc où Skype, Viber et WhatsApp ont été bloqués depuis janvier 2016, l’impact financier sur le produit intérieur brut national a été évalué à 320 456 034 dollars US. En République du Congo, c’est à 72 514 694 dollars qu’a été estimé l’impact de l’interruption des services du 20 au 24 octobre 2015, pour contrer la mobilisation de l’opposition contre le référendum constitutionnel devant permettre au chef de l’Etat de briguer un mandat supplémentaire.
En Algérie, l’interruption des services de Voix sur IP et de Facebook, pour empêcher de nouvelles fuites d’épreuves au baccalauréat, a été estimé à 20 504 794 dollars. Du Côté de l’Ethiopie, le coût du blocage de l’Internet dans la région Oromia, depuis novembre 2015, pour éviter les appels à manifestation de la population locale contre les expropriations, s’est élevé à 8 539 355 dollars US. Au Tchad, le blocage de la VoIP et la restriction de l’accès à Internet, survenus avant et après l’élection présidentielle du 10 avril 2016, ont causé une perte de 3 712 931 dollars US, à l’économie nationale.
Chez les Ougandais, le blocage des médias sociaux pendant les élections générales du 18 février 2016 a été évalué à 2 160 617 dollars. En Libye, des actes de même nature ont entraîné une perte financière de 414 194 dollars à l’Etat.
D’après le CIT, l’argent perdu par les Etat africains, du fait d’une entrave de l’accès à Internet, représente une partie des revenus qu’ils auraient pu obtenir de la taxe sur le revenu annuel imposé aux entreprises télécoms. Ces opérateurs télécoms auraient, en effet, fait des recettes plus importantes grâce à la consommation accrue de la data par les abonnés aux VoIP ainsi qu’aux médias sociaux. Il faut souligner que le blocage de l’Internet a aussi influencé l’activité d’entreprises comme les banques.
Source : Agence ECOFIN