Le gouvernement britannique a tranché jeudi en faveur d’un projet de gaz de schiste par fracturation hydraulique dans le nord-ouest de l’Angleterre, passant outre les oppositions locales, en se donnant toutefois plus de temps pour en valider un second.
Le ministre des Communautés Sajid Javid a globalement donné raison à la société de prospection Cuadrilla, qui avait contesté la décision des autorités locales de s’opposer à ces deux projets dans le Lancashire pour des questions de nuisances sonores et de problèmes liés au trafic routier.
Le gouvernement a validé le projet de Preston New Road mais a souhaité attendre avant de soutenir le second à Roseacre Wood, selon sa décision publiée sur son site internet.
Sajid Javid a précisé qu’il « envisage » d’autoriser ce dernier une fois que les problèmes de sécurité de l’autoroute avoisinante auront été réglés.
Pour Phil Foster, directeur du courtier Love Energy, « il s’agit d’un grand pas » mais le gouvernement a probablement senti qu’il « n’avait pas le choix », au vu des tensions croissantes dans l’approvisionnement énergétique du pays.
« La décision ne tient absolument pas compte de ce que pense la population du Lancashire, et pourrait ouvrir la porte à d’autres projets à travers le Royaume-Uni », explique-t-il.
Ce n’est pas la première fois que le pays s’ouvre au gaz de schiste puisque d’autres autorités locales avaient autorisé en mai dernier la société Third Energy à rechercher cette ressource par fracturation hydraulique dans le Yorkshire (nord-est de l’Angleterre), ce qui constituait une première depuis cinq ans au Royaume-Uni. Le projet pourrait débuter cet hiver.
En validant le projet dans le Lancashire jeudi, le gouvernement autorise en revanche pour la première fois la technique de fracturation hydraulique horizontale, qui est censée permettre l’extraction de davantage de gaz de schiste.
Le procédé de fracturation hydraulique consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction de gaz capturé dans la roche.
Aucun projet n’a démarré au Royaume-Uni jusqu’à présent mais un pétrolier venu des Etats-Unis a livré fin septembre la première cargaison de gaz de schiste dans le pays. Ce navire est arrivé à Grangemouth, une raffinerie située sur la rivière Forth près d’Edimbourg en Ecosse, dont les réserves pétrolières en mer du Nord sont de plus en plus coûteuses à extraire.
Un moratoire sur l’extraction du gaz de schiste est en revanche en place en Ecosse.
Source : AFP