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Le 10ème Salon international de l’Industrie boudé par les entreprises

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La 10ème édition du Salon de l’Industrie a ouvert ses portes aujourd’hui et se poursuivra jusqu’au 6 octobre à la SAFEX. Organisée conjointement par Batimatec Expo, la Chambre de commerce et d’industrie Provence Alpes Cote d’Azur (CCI PACA) et le Club d’affaires pour le développement des entreprises françaises en Algérie (CADEFA).

La manifestation connait une baisse du nombre de participants par rapport aux précédentes éditions, passant de 200 en moyenne à une centaine seulement. Un recul qui trouverait sa justification dans le fait que les entités économiques ont revu à la baisse leurs budgets marketing.

Une soixantaine d’entreprises nationales, dont quelques-unes relevant du secteur public, 18 françaises, 4 chinoises, 2 tunisiennes et 2 turques constituent l’essentiel de la participation. Pour le pavillon national, on peut citer GICA (ciments et dérivés), ENCC (chaudronnerie et charpentes métalliques), ENG (granulats), BCR (boulonnerie, coutellerie, robinetterie), ENAP (peintures), ainsi que des institutions, telles IANOR, ANDPME, ANDI, des banques et des bureaux d’études.

Lors de cet événement visant l’échange et le transfert de savoir-faire et d’expérience, multiples activités et filières industrielles seront mises en valeur. Il s’agit, selon le communiqué de presse de Batimatec Expo, de l’équipement et accessoires, sous-traitance, maintenance, services, machines-outils, sécurité, automatisme, matériaux, contrôle, mesure qualité. Il y a aussi « le conditionnement, le stockage, la manutention des produits, les systèmes informatiques industriels, les matières premières et additifs, la robotique, l’électronique industrielle, les pneumatiques… »

Une Journée thématique « Sécurité industrielle-maitrise et analyses » sera organisée et modérée par Rabah Oumaziz, expert consultant. Le programme sera scindé en deux parties, « le chemin de la performance », « AMDEC, outil de la qualité opérationnelle », par Said Babaci, CEO Deltalog. La CNAS présentera son expérience dans le domaine de « l’évaluation des risques professionnels en entreprises », par Tiar.F, directrice de la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles.

Pour sa part, Xavier Lefebvre, chargé des opérations de CINDYRIS (Centre algérien d’expertise en sécurité industrielle et environnementale) et expert ATEX auprès des instances de l’Union européenne, présentera « L’analyse préliminaire des risques: outil efficace en sécurité industrielle ».

Raouf Stiti, PDG de Batimatec Expo, à Algérie-éco :

« L’austérité budgétaire interne a poussé les entreprises à déserter les Salons »

Capitalisant une expérience dans l’événementiel au profit du secteur industriel, donc lui permettant d’en jauger de l’évolution que celui-ci accuse durant cette décennie, Batimatec Expo est donc consciente des enjeux, législatif, administratif et managérial, qui attendent l’entité économique qui se délaisse progressivement de l’ambiance des Salons, prenant un soin méticuleux, austérité oblige, de sélectionner les événements auxquels elle doit prendre part. C’est dans sens que Raouf Stiti, PDG de Batimatec Expo, a bien voulu répondre à nos questions.

Algérie Eco : Bien que ce soit le dixième Salon auquel vous prenez part, il est le premier en tant que P-dg. Quelles sont vos impressions ?

Raouf Stiti : Avant, on ne se sentait pas concerné par tous les aspects de l’organisation du Salon. Actuellement, j’en ressens la plus lourde responsabilité. D’une manière générale, le peu que je puisse dire est que, depuis 2009, date de la meilleure édition, la vitesse de croisière imprimée au rythme des Salons a été réduite. La cause serait liée à la promulgation de la loi sur l’importation, qui a poussé les entreprises à déserter les Salons, ne croyant probablement plus à l’éventualité d’un décollage économique issu des partenariats concluant généralement ce genre de rencontre. Pour nous, c’était un rude coup, car il est difficile de remonter la pente dans l’événementiel.

La baisse du nombre de participants au Salon de l’Industrie est-elle due à d’autres facteurs ?

Oui bien sur. Certains industriels ont mis en exergue l’austérité budgétaire interne, notamment celle liée au marketing. Un choix managérial que l’on doit accepter même si on n’est pas d’accord. Il en découle que le peu d’argent dont ils disposent pour l’événementiel, ils préfèrent le consacrer à des Salons qu’ils estiment plus importants, notamment la Foire d’Alger.

Vous avez opté pour la sécurité industrielle comme thème de la Journée d’étude du 5 octobre. Pourquoi ce choix ?

Je suis issu du secteur industriel, donc je connais bien les problématiques en vigueur. Les entités industrielles, malheureusement pour elles, accordent une haute importance aux volets liés au management administratif, telles les finances, la comptabilité. En revanche, elles relèguent au second plan le domaine technique. D’où le fait que la maintenance, le marketing et la sécurité industrielle soient peu contributives au développement de l’entreprise. Notre objectif à travers l’organisation de cette Journée, qu’anime un expert émérite, Said Babaci de Deltalog, est de justement faire redorer le blason à la sécurité industrielle, essentiellement en remettant sur le tapis le mécanisme AMDEC.

A l’instar du marketing, la sécurité industrielle doit bénéficier d’une sensibilisation en direction de ceux chargés de la mettre en œuvre. La Journée technique a, dans ce contexte, un aspect sensibilisateur sur l’impératif de mettre en place les outils d’adaptation nécessaire à la concrétisation des objectifs sécuritaires.

Nous tenons à dire que ne nous sommes qu’un organisateur d’événements comme d’autres, ne voulant nullement prétendre à des prérogatives qui ne sont pas les nôtres. Nos missions sont à résumer en quelques propos : créer un espace d’échanges, de connaissances, d’affaires, dans le but de promouvoir la PME algérienne, et aller vers l’export. Mais pour que celle-ci soit effective, un long cheminement est indispensable, notamment une production de poids.

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