Entre nouvelles taxes, réduction de budget et mesures de facilitations à l’investissement, les grandes lignes de l’avant projet de loi de finances 2017, se penchent essentiellement sur le redressement de la situation économique du pays. Et pour cause, affaiblie par un déficit budgétaire de l’année 2016 de l’ordre de 12 milliards de dollars, le même constat est à prévoir pour 2017, selon les données rapportées par TSA.
Première réaction de l’Etat contenue dans l’APLF2017, une réduction sur les dépenses de 13,8%, soit de 7983,3milliards en 2016, elles passent à 6883,33 en 2017. Ceci étant, le montant global prévisionnel des dépenses atteindra les 8269,87 en 2017 et explique largement la reconduction du même déficit budgétaire, et ce malgré des efforts de réduction des budgets de fonctionnement et d’équipements. Ces deniers connaitront un seuil minimum pour 2018 et 2019 de 4500 milliards de dinars pour le budget de fonctionnement, avec un total pour les deux années de 6800 milliards de dinars, et une stagnation pour le budget d’équipements de l’ordre de 2300 milliards de dinars
Nouvelles taxes et nouveaux prix de carburants
Faisant suite à ces mesures de rationalisation, l’Etat prévoit d’appliquer de nouvelles taxes, a l’image de la location sur les habitations collectives qui seront frappé d’un taux de 7% d’imposition sur le revenu global. Le même sort est réservé aux habitations individuelles seront soumis à une imposition de l’ordre de 10%, et finalement les locaux commerciaux de 15% d’imposition. A cela s’ajoutera, l’augmentation de la taxe foncière sur habitations, de 3 à 5% et ce dans les villes ou la population dépasse 1 million d’habitants. La même augmentation est prévue pour les locaux commerciaux. Parallèlement, il est également propose dans l’APLF2017 l’application de la réciprocité pour les ressortissant étrangers, dont les pays appliquent cette taxe aux algériens. A titre d’exemple, les tunisiens devront payer la somme de 2000 dinars.
Sur le même souci de diversification des revenus, les prix des carburant connaitront une nouvelle augmentation qui sera introduite par une taxe variant de 200 à 900 dinars par hectolitres, et ce sur les différents types de carburants. Les répercutions se traduiront par de nouveaux prix des carburants, soit 32,47 dinars par litre pour l’essence normal, le prix du super grimpera de 04 dinars pour arriver à 35,79 Da, pour sa part l’essence sans plomb passera de 31,02 à 35,08 dinars, e enfin le gasoil atteindra les 20,23 dinars le litre. A ce titre il est utile de signaler, que cette nouvelle ventilation des prix aura une incidence positive sur le budget de l’Etat de l’ordre de 42,49 milliards de dinars.
Augmentation des recettes, et résultats positifs pour 2019
Au vu de toutes ces prévisions aux allures d’un programme d’austérité, les résultats escomptés demeurent louables, et impacteront directement les recettes qui seront relevé à 5635,51 milliards de dinars en 2017, à 5798,1 en 2018, et à 6424,4 en 2019. Une progression qui entrainera également le volet de la fiscalité pétrolière pour hisser les revenus à 2643,6 milliards de dinars en 2019 pour une entrée de la fiscalité ordinaire de 3780,8 milliards de dinars en 2019.
Le jeu en vaut la chandelle
Pour les observateurs, aux grands maux il faut appliquer les grands remèdes. Ils considèrent que seul un programme de rationalisation des dépenses, accompagné d’une approche plus objective en matière de fiscalité ordinaire, pourrait dans un premier temps conférer au gouvernement la chronologie nécessaire pour mettre en place tous les mécanismes et systèmes d’une nouvelle stratégie économique, progressivement indépendante de la manne pétrolière. En somme, ces deux années s’avèrent les plus contraignantes pour l’essor de l’économie nationale, mais en même temps, elles serviront selon le contenu de l’APLF 2017 à l’émergence d’une Algérie qui serait entrain de naître (économiquement) dans une autre entrain de mourir.