AccueilActualitéInternationalRoyaume-Uni: le gaz de schiste américain débarque en Ecosse malgré les réticences

Royaume-Uni: le gaz de schiste américain débarque en Ecosse malgré les réticences

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Un pétrolier venu des États-Unis a amené mardi la première cargaison de gaz de schiste au Royaume-Uni, où la fracturation hydraulique, vivement critiquée, ne donne lieu à aucune exploitation commerciale.

Le navire est arrivé à Grangemouth, une raffinerie située sur la rivière Forth près d’Edimbourg, en Écosse, dont les réserves pétrolières en mer du Nord sont de plus en plus coûteuses à extraire. La musique d’une cornemuse a accompagné au petit matin le passage du bateau sous le grand pont d’acier de cette rivière, avec 27.500 mètres cubes d’éthane liquéfié à bord.

L’entreprise suisse qui a conduit cette livraison, Ineos, a investi quelque 2 milliards de livres (2,3 milliards d’euros) pour monter un « pipeline virtuel », avec huit tankers chargés d’apporter régulièrement des cargaisons de gaz de schiste américain au Royaume-Uni et en Norvège. Une nouvelle livraison devrait notamment arriver toutes les trois semaines à Grangemouth, où l’éthane sera utilisé pour fabriquer des matières plastiques afin de produire des bouteilles, des emballages alimentaires ou encore des câbles.

Cet engagement prévoit de soutenir des milliers d’emplois en Écosse, mais la méthode controversée de la fracturation hydraulique y divise l’opinion et pose des soucis politiques à la Première ministre écossaise, Nicola Sturgeon. L’Écosse a introduit un moratoire sur le procédé de fracturation hydraulique, qui consiste à créer des fissures souterraines et y infiltrer un mélange d’eau, de sable et de produits chimiques pour permettre l’extraction de gaz capturé dans la roche. Cette technique est très critiquée par des écologistes qui y voient une pollution des nappes phréatiques.

Le président d’Ineos, l’un des géants mondiaux de la pétrochimie, a accusé les autorités écossaises d' »hypocrisie » pour leur empressement à accepter la livraison de gaz de schiste américain alors qu’elles refusent, dans le même temps, tout forage directement sur leur territoire. « C’est un jour extrêmement important pour Ineos et le Royaume-Uni. Le gaz de schiste peut permettre d’arrêter le déclin de l’industrie britannique et aujourd’hui nous faisons un premier pas dans cette direction », a expliqué le président d’Ineos, Jim Ratcliffe. Il a souligné que cette livraison allait permettre de sauvegarder le site de Grangemouth, où ce gaz sera transformé avant d’être vendu.

Un porte-parole du gouvernement régional écossais a expliqué qu’un rapport était en cours d’élaboration pour examiner l’impact environnemental, sanitaire et économique de la fracturation hydraulique. Il doit être publié avant la fin de l’année. Le sujet est d’autant plus sensible en Écosse que ce territoire du nord du Royaume-Uni subit l’arrivée à maturité de nombreux champs pétroliers de la mer du Nord et l’impact de la chute des cours mondiaux.

Plus au sud, en Angleterre, aucun moratoire formel n’est en place sur le gaz de schiste mais aucun projet n’a commencé non plus, du fait de vivaces oppositions locales. Le projet le plus avancé, conduit par la société Third Energy dans le Yorkshire du Nord, a toutefois obtenu l’assentiment du conseil du comté et pourrait démarrer cet hiver. Le reste de l’Europe hésite aussi à donner son feu vert au gaz de schiste, mais de premières livraisons en provenance des États-Unis sont arrivées au printemps.

L’usine d’Ineos à Rafnes, en Norvège, a accueilli en mars sa première cargaison américaine d’éthane liquéfié, l’un des composants du gaz naturel destiné à l’industrie pétrochimique. Et fin avril, une première livraison de gaz naturel liquéfié (GNL) est arrivée dans un pays de l’Union européenne, en l’occurrence au Portugal via un navire affrété par le groupe gazier texan Cheniere Energy.

Source : AFP

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