Le déraillement du train Alger-Boumerdes, à Boudouaou, la semaine écoulée, a provoqué la mort du chauffeur et fait 196 blessés. Quant aux dégâts matériels, ils sont estimés à 3 milliards de DA. Ce montant reste approximatif du fait que l’enquête diligentée n’ait pas encore livrée tous ses secrets. C’est ce qui ressort des déclarations des responsables de la Société nationale du transport ferroviaire (SNTF), lors de la conférence de presse, organisée ce matin, à la Direction générale de cette Société, à Didouche-Mourad.
Ces pertes sèches seront définitivement déterminées lorsque les trois commissions, régionale, nationale et ministérielle, installées pour les besoins de l’instruction en cours, rendent publiques les résultats de leur enquête.
Il n’en demeure pas que cet accident, le deuxième en 5 ans au même endroit, donné à réfléchir par deux fois à la SNTF sur les moyens appropriés pour que ce genre d’incident ne se reproduise plus à l’avenir.
Et ce, même si, selon le staff dirigeant, le préjudice aurait pu être lourd n’était, l’intervention salutaire des éléments de la Protection civile et le fait, à priori, d’avoir récupéré une importante logistique liée au fonctionnement et à la composante du train.
L’endroit de l’accident, considéré comme un point noir, à la forme d’une courbe dans une descente, d’où la difficulté pour le train de se rattraper en cas de déraillement.
Le Directeur général de la SNTF, Yacine Bendjaballah, a indiqué également que « l’accident aurait pu être évité si les rails étaient réceptifs aux signaux du système de détection dont disposent les trains ».
Il a aussi mis en exergue que beaucoup reste à faire pour espérer atteindre l’objectif de 60 millions de voyageurs par an à l’horizon 2025. « Pour cela, d’importants programmes doivent être concrétisés, à savoir la réception de la ligne électrifiée reliant Zéralda à Birtouta et, surtout, l’augmentation du nombre des voies ferrées, actuellement estimées à deux, ils devront atteindre, pour atténuer les retards et de la capacité des trains à circuler en grand nombre.
Et quand on sait que la Gare centrale d’Alger compte 22 trains pour 2 voies, on peut évaluer l’extrême contrainte à laquelle nous sommes confrontés » a-t-il tenu à préciser.
Et d’ajouter « il faut aussi que les stations de remisage de Thénia et Alger soient opérationnelles, et que les stations de Thénia et Tizi-Ouzou soient à la mesure de l’attente des voyageurs en termes de moyens matériels et humains ».
Par ailleurs, l’assistant du DG, a souligné que, « d’une manière générale, les accidents sont dus au facteur humain, mais qu’il ne faut pas négliger d’autres facteurs ». L’assistant a cité « les passages à niveau, l’occupation illégale, le long des voies ferrées, le jet de pierre (devenu un sport national), autant de facteurs qui nuisent, économiquement parlant, au fonctionnement de la société, provoquant des accidents ferroviaires onéreux
Concernant les passages à niveau, l’orateur a déclaré qu’ils sont au nombre de 1500 à l’échelle nationale, exigeant 5 agents au niveau de chacun d’eux pour assurer la sécurité et prévenir le risque d’accidents pouvant y survenir.
« Un recrutement de 7500 à l’échelle nationale est, donc, nécessaire pour garantir cette mission. Ce qui est impossible de le faire ». Dans un souci d’améliorer le rendement attendu d’elle, la SNTF procédera, en deux phases, à la suppression de 128 passages à niveau.
Retour au pays de 67 ingénieurs formés en Allemagne
Pour plus d’efficacité pour parer aux aléas de la voie ferrée, la SNTF a procédé durant ces deux dernières années à la formation des formateurs. « Actuellement 67 ingénieurs sont en Algérie après une formation de deux ans en Allemagne. Cela sans compter ceux ayant suivi des cycles divers en Corée, aux USA, en Chine, et ce, pour ne citer que ces pays », a déclaré, en substance, le DG de la SNTF.