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La formation,fil rouge des Rencontres Africa2016

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La question de la formation -aussi bien des ouvriers que des hauts cadres- a été jugée comme un des plus grands défis de l’Afrique, lors du forum Africa2016 organisé à Paris les 22 et 23 septembre.

Toutes les tables rondes organisées lors des rencontres Africa2016 ont à, un moment ou à un autre de leur déroulé, insisté sur les besoins en formation, aujourd’hui insuffisants ou mal ciblés, pour que l’Afrique poursuive son essor économique :

  • Diversification des financements et création d’entreprises ? Il faut des professionnels formés à l’ingénierie financière, au management, au droit, aux relations humaines.
  • Numérique ? Du commerce en ligne à la digitalisation des process dans les usines, il faut toujours plus d’informaticiens, même si de nombreux pays ont déjà beaucoup investi dans ce secteur.
  • Agriculture et agrobusiness ? il faut assurer tous les niveaux de la chaîne de valeur entre la production agricole, la transformation et la distribution.
  • Ville durable ? Il faut former les opérateurs des services urbains de la ville, qu’ils soient ouvriers, agents de maîtrise ou informaticiens.
  • Consommation et grande distribution ? On ne prépare pas assez aux métiers du commerce, dans toute leur diversité, de la caissière aux gérants de stocks.

Alors même que les Etats consacrent des budgets considérables à la formation, celle-ci ne correspond souvent pas aux besoins des entreprises. Résultat : celles-ci sont souvent conduites à assurer elle-même leur formation ou reprendre derrière une formation de mauvaise qualité. Un exemple a été donné par Cécile Desrez, DRH dans le groupe CFA0 spécialiste de la distribution de biens de consommation couranteet présent dans 37 pays africains : « Pour créer une série de centres commerciaux, nous devions embaucher 500 personnes en trois mois. Aucune école ne préparant à ces métiers, nous avons auditionné 4 000 candidats, les avons jugés sur leur motivation et aptitudes générales, puis nous avons dû engager nous-même un plan de formation ».

Assurer le dialogue école-entreprise

Le décalage entre les écoles et les entreprises est revenu en permanence dans les débats. La directrice de la CFAO, comme Koffi N’Guessan, directeur de l’institut polytechnique de Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, ont appelé à une « co-responsabilité » : que des professionnels de l’entreprise viennent dans les écoles, que les écoles envoient plus de stagiaires dans les entreprises. Pour Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE algérien, les entreprises ne s’impliquent pas suffisamment en amont auprès des universités. Pour lui, « le maître mot, c’est le dialogue ».

Certains participants souhaitent même « institutionnaliser » ce dialogue.Etienne Giros, président délégué  du CIAN, le Conseil français des investisseurs (privés) en Afrique, a présenté un programme (RH Excellence Afrique) par lequel  les entreprises labellisent les établissements. « Il ne faut pas, selon lui, recréer des centres de formation mais s’appuyer sur ceux qui existent et élever leur degré d’excellence ».

Nombreux ont été les participants à souligner que les difficultés essentielles ne se rencontrent pas nécessairement dans la formation supérieure, mais dans celle des agents de maîtrise et cadres intermédiaires. « Le problème, c’est entre bac-2 et bac+3 », selon l’expression de l’un d’eux. Pour Xavier Beulin, président de la fédération des syndicats agricoles français FNSEA et président du groupe Avril, il y a un « trou » dans les qualifications entre l’ouvrier de base et le cadre supérieur des filières de l’agrobusiness.

L’Afrique, continent du « e-learning » ?

La population des jeunes Africains scolarisée va plus que doubler dans les trente prochaines années. Il y a donc une massification de l’éducation qui ne doit pas aboutir au doublement des structures. Il ne faut pas reproduire les modèles existants mais faire de l’Afrique le continent le plus en avancé pour l’enseignement digital. Celui-ci est particulièrement indispensable dans les pays très vastes, comme l’Algérie.

Les innovations du e-learning sont pratiquement sans limites et on peut apprendre à démonter virtuellement un moteur… Son coût est élevé mais peut être surmonté en procédant à une mutualisation entre instituts des systèmes de e-learning. La vraie difficulté, pour une spécialiste du e-learning, c’est d’assurer qu’il y ait à chaque fois une formation qualifiante (« il faut un diplôme à la sortie ») et de trouver le bon dosage entre le présentiel et l’enseignement à distance.

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