AccueilBanques-FinancesFond de régulation des recettes et emprunt obligataire: Mêmes dérives, mêmes destins

Fond de régulation des recettes et emprunt obligataire: Mêmes dérives, mêmes destins

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Le projet de loi de finance pour l’année 2017 le confirme : les recettes de l’emprunt obligataire ne serviront pas, comme convenu, à financer des projets d’investissements structurants, mais à résorber en partie l’énorme déficit budgétaire qui se profile. En termes plus clairs, l’emprunt obligataire ne servira pas, comme promis par le gouvernement, à financer le développement économique et social  fortement compromis par le déclin des recettes d’hydrocarbures, mais à boucher le trou béant provoqué par les dépenses improductives de l’État (salaires d’une pléthore de fonctionnaires, transferts sociaux ruineux etc.). Cet emprunt national dont on ne connaît pas encore le montant exact de l’argent collecté est donc appelé à se substituer au Fond de Régulation des Ressources (FRR) dont les ressources ont été totalement englouties dans la résorption des déficits budgétaires chroniques et en constante augmentation. Le Fonds de Régulation des Recettes, tout comme l’emprunt obligataire, n’avaient pourtant pas été créés dans cet objectif. Les missions qui leur étaient dévolues étaient en réalité beaucoup plus nobles. Il s’agissait d’éponger par leurs biais la dette extérieur du pays (ce qui fut en grande partie réalisé), de créer des fonds d’investissements, de prendre des participations dans des grandes firmes étrangères en détresse, de financer des projets économiques structurants et de réunir les conditions nécessaires à l’émergence d’une économie diversifiée. Le train de vie budgétivore de l’Etat qui a totalement laminé le Fond de Régulation des Recettes réserve, à l’évidence, le même sort à l’emprunt obligataire que le gouvernement prétendait, à grand renfort médiatique, consacrer exclusivement à l’économie et, plus précisément,  à l’économie de l’après pétrole. Il y a eu visiblement « tromperie sur la marchandise »à l’envers de tout ceux qui y ont souscrit pour cette noble raison. Plus grave encore, le gouvernement a fait pression sur les banques pour placer d’importantes liquidités initialement destinées aux entreprises et à la promotion d’investissements, dans cet emprunt national qui, en définitive, ne servira qu’à payer les fonctionnaires et combler les déficits publics.

L’assèchement des liquidités  bancaires a été tel que la Banque d’Algérie a du réduire d’un demi point son taux directeur afin de permettre aux banques concernées de reconstituer à moindres couts leurs liquidités. Cette gestion mal saine des ressources financières du pays au moment où les recettes d’hydrocarbures et les réserves de change déclinent dangereusement, a déjà ouvert la voie à un regain d’inflation qui est passé de 4% à 8,5% en l’espace de 6 mois ainsi qu’à une dérive constante et substantielle du dinar. Les choses iront certainement en empirant au gré de la fonte programmée des réserves de change et des recettes d’hydrocarbures étroitement liées aux prix du baril de pétrole qui ont déclinés et resteront à un niveau bas sans doute longtemps encore. Le gouvernement pense remédier à cette situation qui, en réalité lui échappe totalement, en restreignant les importations et en annulant les mises en chantiers de nombreux projets structurants. Par de type de décisions prises sans concertation et dans la précipitation, le gouvernement ne fait en réalité que réunir les conditions d’un désastre économique annoncé. Les unités industrielles qui fonctionnent tous sans exception avec des inputs importés s’arrêteront effectivement de tourner, une bonne partie du parc automobile sera paralysé faute de pièces de rechange et l’inflation dopés par le retour des pénuries et la chute du dinar, repartira à la hausse avec le risque bien réel de compromettre la cohésion sociale.

Plutôt que de faire des coupes aussi rapides et que sévères dans les importations, n’était il pas mieux indiqué d’agir dans le sens d’une réelle amélioration du climat des affaires qui inciterait les investisseurs algériens et étrangers à mettre à contribution leur argent dans l’effort de développement du pays. Les millionnaires algériens en  devises et en dinars sont en effet aujourd’hui très nombreux et ne demandent qu’à ce qu’on leur laisse le champ libre pour investir dans un très large éventail de domaines. Mais au regard des blocages que fait subir le Conseil National de l’investissement (CNI)  à de nombreux hommes d’affaires algériens ayant déposés des dossiers investissement pour agrément, tout porte à croire que telle n’est pas la doctrine du gouvernement qui continue à gérer politiquement l’économie, comme au temps des années fastes.

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