Le FCE a saisi l’occasion du Forum Africa2016, organisé jeudi et vendredi à Paris en présence de plus de 500 entreprises africaines, pour présenter ce qui sera en décembre prochain « le rendez-vous d’Alger », lui aussi destiné à promouvoir les investissements et les affaires avec les pays d’Afrique.
La présentation a été faite lors d’une soirée organisée à Paris par le Forum des chefs d’entreprise (FCE), en présence de son président M. Ali Haddad, et devant des entrepreneurs et responsables africains. Le gouvernement français était représenté par M. Stéphane le Foll, ministre de l’agriculture et porte-parole du gouvernement. La veille, des responsables du FCE avaient été reçus au siège du MEDEF, le patronat français.
Brahim Benabdeslem, vice-président du FCE et président du comité d’organisation de l’événement au sein de l’organisation patronale, a développé les grands thèmes qui structureront le « Forum africain d’investissements et d’affaires », du 3 au 5 décembre prochains, dénommé « Rendez-vous d’Alger », soulignant qu’il s’agira de la plus grande rencontre économique jamais organisée en Afrique. Il a insisté sur le fait qu’il s’agit d’un événement « à partager » avec tous les pays africains, chacun d’entre eux et l’Algérie elle-même devant en tirer des bénéfices.
Cinq thématiques fondamentales
Le forum a identifié trois défis essentiels, correspondant chacun à une « sécurité » de base pour tout pays:
- La sécurité alimentaire. Un pays qui ne nourrit pas ses enfants est un pays vulnérable, a dit M. Benabdeslem. Les solutions doivent s’attacher à toute la chaîne, depuis la production agricole jusqu’à l’agro-alimentaire et la distribution.
- La sécurité énergétique. Les pays producteurs, comme l’Algérie, sont souvent des pays gaspilleurs et il est essentiel d’utiliser l’énergie de façon plus efficace. Les pays producteurs ont intérêt à transformer davantage les hydrocarbures bruts pour produire de la valeur ajoutée locale. Les énergies renouvelables doivent être développées. Ces trois voies supposent la mise en place de filières nouvelles, génératrices d’emplois et d’innovations. L’Algérie, « dont l’ADN est l’énergie», a un rôle majeur et légitime à jouer.
- La sécurité numérique. L’utilisation générale du digital est nécessaire dès aujourd’hui et l’Afrique peut combler la fracture numérique grâce à la rapidité de son développement, qui lui permet de sauter des étapes.
Deux autres thématiques occuperont une place centrale dans le « Rendez-vous d’Alger » :
- Les financements: ils doivent être diversifiés, multiples, « intelligents ». Que ce soit pour les grandes sociétés, les PME, voire les toute petites entreprises. Co-financement, partenariats public-privé, fonds d’investissements, toutes les formules doivent être recherchés.
- Les infrastructures: l’Algérie a déjà déployé beaucoup d’efforts pour mettre en place les infrastructures indispensables à l’essor économique de l’Afrique. Ils doivent être poursuivis.
Les « problématiques d’engagement »
Il s’agit là de sujets qui par leur impact sociétal et culturel peuvent assurer – ou obérer – l’essor de l’économie.
- L’éducation et la formation. Chaque année, 12 millions de jeunes africains arrivent sur le marché du travail. En 2030, ils seront 20 millions de nouveaux arrivants tous les ans. Que se passera-t-il s’ils ne sont pas formés ?
- L’affirmation de la femme. « La femme est l’avenir de l’homme », selon le célèbre vers du poète Louis Aragon. En Afrique, il y a plus de femmes chefs d’entreprise que sur le continent sud-américain. Leur apport est central à tout développement.
A ces thématiques, débattues en séances plénières ou en ateliers, s’ajouteront des débats sur des sujets plus spécifiques mais tout aussi importants (santé, matériaux de construction, technologies numériques, etc… ) et sur des « bonnes pratiques », c’est-à-dire des innovations apportées par telle ou telle entreprises et qui peuvent être utilement intégrées dans des benchmarkings.
