Les dépenses des ménages et des entreprises en Afrique passeront de 4000 milliards de dollars en 2015 à 5600 milliards d’ici 2025, souligne le cabinet de conseil américain Mckinsey dans la deuxième édition de son rapport d’analyse sur les perspectives des économies africaines.
Intitulé «Lions en movement II: réaliser le potentiel des économies africaines» (Lions on the Move II: Realizing the Potential of Africa’s Economies), ce rapport publié le 15 septembre souligne que le potentiel des économies africaines reste énorme en dépit de la mauvaise conjoncture qui prévaut sur le continent.
McKinsey précise en effet que le PIB réel de l’Afrique a augmenté de 3,3% en moyenne par an entre 2010 et 2015, soit un rythme plus lent que la moyenne de 5,4% par an enregistrée entre 2000 et 2010. Mais la croissance économique enregistrée au cours des six dernières années cache de grandes disparités. En effet, la croissance a bel et bien ralenti dans les pays exportateurs de pétrole et les pays touchés par le printemps arabe.
A contrario, le reste des pays africains a enregistré une accélération de leur croissance économique, avec un rythme annuel moyen de 4,4% entre 2010 et 2015 contre 4,1% entre 2000 à 2010.
Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), l’ensemble du continent devrait être la région qui enregistrera la deuxième forte croissance au monde à l’horizon 2020 grâce à plusieurs facteurs dont l’urbanisation galopante (187 millions d’Africains devraient rejoindre les villes du continent d’ici 2025), la vitalité démographique (McKinsey estime qu’à échéance 2034, la force de travail de l’Afrique dans son ensemble sera plus importante que celle de la Chine ou de l’Inde), les effets bénéfiques de la pénétration de l’Internet et du téléphone portable, ainsi que les abondantes ressources naturelles.
Signe qui ne trompe pas sur l’essor des économies africaines, les dépenses des ménages devraient croître de 3,8% par an d’ici 2025 pour atteindre 2100 milliards de dollars, tandis que les dépenses des entreprises devraient passer de 2600 milliards de dollars en 2015 à 3500 milliards en 2025, ce qui fera de l’Afrique un énorme marché de consommation de 5600 milliards de dollars.
McKinsey révèle par ailleurs que le continent compte actuellement 400 entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard de dollars par an et 700 entreprises africaines dont le chiffre d’affaires annuel dépasse les 500 millions de dollars. Ces entreprises sont en général plus rentables que leurs équivalentes ailleurs dans le monde.
Sur un autre plan, le rapport estime que la production manufacturière des pays africains devrait dépasser de 500 milliards de dollars en 2015 à 930 milliards en 2025, grâce notamment à une demande intérieure toujours plus forte.
Pour préserver le dynamisme des économies africaines sur le long terme, McKinsey recommande aux gouvernements d’engager des réformes touchant à six priorités: mobiliser davantage de ressources domestiques, diversifier agressivement les économies, accélérer le développement des infrastructures, approfondir l’intégration régionale, créer les compétences de demain et veiller à une urbanisation saine.
Source : Agence ECOFIN