En dépit de la batterie de mesures mis en places par les pouvoirs publics pour réduire la facture d’importation de blé et d’orge, il demeure actuellement un déficit de production contraignant l’Etat à importer prés de 700 000 tonnes pour le mois prochain. Selon les producteurs européens, cela dépasse de loin la prévision annoncé par l’office professionnel algérien des céréales qui aurait selon l’agence Reuters payé la tonne à 197 dollars. A cela il faudra ajouter le fait que l’Algérie sera également contrainte d’importer ces céréales depuis plusieurs sources, tel que le Royaume Uni, l’Allemagne, et les USA. Il n’en demeure pas moins que jusqu’alors, la plus grosse part revenait à la France. Sur le même sillage, la facture d’importation de l’orge subira le même sort, et sera appelé à augmenter, sous le poids des dernières importations de la Mer Noire à hauteur de 110 000 tonnes facturé à 168 et 166 dollars la tonne, et dont la réception se fera également en septembre. Une situation qui semble contredire toutes les annonces faites au début de l’année, relatives à des partenariats à même d’impacter sensiblement et positivement les besoins du pays en céréales.
Pour sa part, le ministère de l’Agriculture fait état d’un recul important dans la production céréalière, notamment le blé tendre et dur et l’orge. Les chiffres parlent d’eux même et se passent de toute analyse. Il s’agit concrètement d’un recule de 11% par rapport à la saison précédente, soit 3,3 million de tonnes au lieu de 4 millions pour 2015.
Selon le ministère, les raisons qui ont induit une telle situation, reviennent inlassablement à l’élément climatique, en l’occurrence la sécheresse qui a frappé les wilayas grandes productrices de céréales, tel que Tiaret, Sidi Belabes, et Ain Temouchent. Un impact qui risque de voir non seulement la facture d’importation de ces produits augmenter et atteindre des cimes jamais atteint, il est craindre également une dépendance plus importante au fournisseur français, qui moyenne alimente le marché algérien à hauteur de 3,5 millions de tonnes annuellement.
Or, durant les six premiers mois de l’année l’importation des céréales avait enregistré une baisse de l’ordre de 17%, contre une hausse des quantités de 9%, dans ce sens, la FAO indique que cela est du au recul des cours sur les marchés mondiaux, impactés par les surplus de productions et les récoltes abondantes. Comme elle indique que la production de blé pour 2016 dépassera sa consommation.
En somme, pour les observateurs, il s’agit d’un échec flagrant des médications enclenchés par l’Etat pour redresser la production des céréales, et ce malgré tous les dispositifs et les facilitations mises a dispositions des agriculteurs tel que, la mise à disposition des terres en concessions au bénéfice des agriculteurs, des transformateurs, des industriels de l’agroalimentaire, des coopératives agricoles, des multiplicateurs de semences et autres opérateurs spécialisés dans les différentes filières.