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Nouvelle Biscuiterie de Cherchell : Des produits diététiques sur le marché

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La Nouvelle Biscuiterie de Cherchell (NBC), comme sa dénomination l’indique, une entreprise de production d’une large gamme de biscuits de toutes formes et de différents goûts, implantée à l’entrée Est de la ville littorale précitée de la wilaya de Tipasa, a investi depuis quelques mois le créneau des produits diététiques. Après presque deux années d’essais continus pour trouver la bonne formulation, NBC a mis, coup sur coup, sur le marché trois produits du genre destinés, en priorité, aux malades cœliaques. En clair, comme nous l’a expliqué Mme Amel Kouidri (née Flici), docteur es-sciences agronomiques, maître de conférences et enseignante au département Agroalimentaire de l’université Saâd Dahlab (Blida 1), et nutritionniste, qui pilote tout le projet, aux personnes « présentant une intolérance au gluten » ; cette « substance protidique visqueuse, contenue dans la farine des céréales » qui donne son élasticité et son gonflement à la pâte . Une intolérance qui affecte surtout les enfants : ceux qui en sont affectés, l’ont de naissance, et les adultes au-delà de 40 ans. Sans que des statistiques officielles le confirment, toutefois, il a été constaté, nous a déclaré, Mme Kouidri, que ces personnes « appartiennent, dans leur majorité, aux couches démunies de la société».

Des produits sans gluten

Le premier produit mis sur le marché qui leur est destiné, est « un biscuit sec (sans gluten) » auquel le PDG de NBC, M. Hassan Boumaraf a donné le nom de VIDA ; qui signifie, en espagnol, «vie ». Il l’a été au courant du mois de mai 2016. Non sans qu’il ne subisse, au préalable, une longue période d’essais et de contrôles rigoureux aussi bien au niveau du laboratoire de la NBC qu’à celui de nombre de laboratoires de contrôle et d’analyse agroalimentaire agréés par l’Etat ; la rigorité des contrôles transparaissant dans le fait qu’ils ont concerné tout le processus de fabrication : de la matière première choisie au produit fini. Pour mieux mettre en exergue, le sérieux de ces contrôles et, dans la foulée, son souci et celui de la direction de la NBC de mettre sur le marché des produits diététiques répondant à toutes les normes en vigueur de composition et de sécurité, pour les malades auxquels il est destiné, notre interlocutrice nous a appris que durant leur phase de fabrication, celle de tous les autres produits, disons, ordinaires est arrêtée. Et ce, nous a-t-elle expliqué, pour éviter toute contamination du produit diététique : « le malade cœliaque est, nous a-t-il dit, très réactif à la présence du gluten». Pour nous donner une idée de cette réaction, Mme Kouidri nous a expliqué « qu’un malade peut être très sérieusement affecté en humant seulement une farine ». D’où l’importance du pas franchi par la NBC en investissant le créneau de la fabrication de produits diététiques. Outre le biscuit sec « VIDA », la Nouvelle Biscuiterie de Cherchell a également mis sur le marché, deux autres produits sans gluten, dont les formulations ont été également élaborées par Mme Amel Kouidri. Cela s’est passé peu de jours après la « sortie » de VIDA. Il s’agit de deux préparations, l’une au goût chocolat, l’autre, vanille, pour l’obtention de muffins ; des sortes de madeleines d’origne américaine truffées de pépites de chocolat. Comme le premier, ces deux produits sont, nous a déclaré, non sans fierté, il faut le dire, leur conceptrice, d’une « qualité irréprochable ». Préparés « à base de matières premières naturelles » rigoureusement sélectionnées, telles, entre autres, « le riz, l’amidon de riz et le maïs», ils ne contiennent aucun produit de synthèse ; en clair un adjuvant chimique. Deux autres éléments participent à rendre ces produits diététiques « attrayants » – comme l’attestent les échos, « très encourageants », selon Amel Kouidri, déja reçus sur leur accueil par le marché  – pour les consommateurs, malades et personnes saines. La modestie de leur prix de revient, due et « à la disponibilité des matières premières » entrant dans leur composition et « au caractère raisonnable de leur prix », en est le premier (élément). Et la conception, tout aussi attrayante et moderne, de leur emballage, le second. Un emballage, nous a précisé notre interlocutrice, qui « respecte scrupuleusement la réglementation relative à l’étiquetage, en vigueur ». Et à propos de ce point, Amel Kouidri semble s’inscrire dans la perspective de l’exportation des produits qu’elle a conçus : les trois emballages réalisés contiennent tous des indications dans quatre langues : l’arabe, le français, l’anglais et l’espagnol.  Pour en revenir à la question des prix, la conceptrice des produits diététiques fabriqués par la NBC nous a exprimé sa profonde déception de voir le paquet de VIDA, facturé, à sa sortie de l’usine, à 110 DA, exposé sur les étals de certaines grandes surfaces de la Capitale, surtout, à 250 DA. Ce qui est « inadmissible », nous a-t-elle déclaré, surtout que « leurs propriétaires savent que les produits concernés sont destinés, en priorité, à des personnes malades ; dont des enfants». De là son souhait de voir les associations de la société civile et le ministère de la Santé et ses démembrements locaux participer à la diffusion de ces produits. Et de ceux qui vont suivre. Pour reprendre ses propos, « dans un avenir proche ».

Un biscuit sans sucre ajouté pour les diabétiques

Le plus attendu de ces produits « qui vont suivre », au vu de l’importance de la population diabétique en Algérie et de sa hausse continue, est incontestablement « le biscuit sans sucre ajouté pour diabétiques ». En clair, un biscuit qui ne contiendra pas de sucre de table ordinaire : l’expression « sans sucre ajouté » signifiant, tout simplement, cela. Il contiendra, en effet, un autre. Qui lui gardera toutes les caractéristiques d’un biscuit ordinaire, y compris, son goût sucré. Mais la plus intéressante des propriétés de ce sucre est qu’il n’a aucun des inconvénients du premier en matière d’influence sur le taux de glycémie dans le sang. Il s’agit, nous a précisé  la première responsable du projet « produits diététiques » de la NBC, du maltitol, un sucre modifié obtenu à partir du maltose ; lequel est obtenu du malt qui n’est que de l’orge germée artificiellement. « Son importation dans les tout prochains jours, permettra le démarrage de la production du biscuit pour diabétiques», nous a annoncé Amel Kouidri. Qui s’attend, au vu des résultats obtenus lors de la phase essais, à un accueil « chaleureux » du public. Notamment de la population diabétique qui a d’énormes difficultés à trouver des produits adaptés à son état de santé.

Ce n’est pas tout…

Aussi importants que soient ces pas déjà réalisés, ou en voie de l’être, par la NBC dans le difficile créneau des produits diététiques, ils ne sont pas les derniers. D’autres, aussi variés les uns que les autres, sont en phase d’essais. Et ce, dans le même temps où Amel Kouidri nous a dit qu’elle avait « dans sa besace » pas moins « d’une trentaine de projets de produits diététiques qui n’attendent que le bon moment pour être concrétisés ». Parmi ceux qui sont en phase d’essais, elle nous a cité « les préparations pour crêpes diététiques, salées et sucrées », et une « pâte pour pizza sans gluten », les deux destinées aux malades cœliaques. Et parmi ceux qu’elle pense à faire sortir, sous peu, de sa besace, « un biscuit digestif » destiné au large public. Celui-ci aura la double particularité, nous a-t-elle expliqué, « d’être hypocalorique et un facilitateur digestif » ; une double particularité qui lui sera assurée par les fibres alimentaires contenues dans l’avoine avec laquelle il sera préparé. Et à propos de cette céréale qui, en nos contrées, sert habituellement d’aliment pour les chevaux, Amel Kouidir se propose d’en tirer du couscous aux vertus diététiques avérées. Pour sa richesse prouvée en fibres alimentaires. Ce faisant, elle ne fait que suivre ce qui se fait déjà dans certains pays, notamment chez notre Voisin de l’Ouest où la production du couscous d’avoine a atteint le stade industriel. Cerise sur le gâteau, et c’est le cas de le dire, de tous ces projets, en phase d’essais pour certains et en prévision pour d’autres, une préparation pour gâteau d’anniversaire destiné aux malades coeliaques. Il s’agira, nous a dévoilé –parce que c’est la première fois qu’elle en parle publiquement – notre interlocutrice, d’une sorte de « gênoise sans gluten au goût chocolat ou vanille ».

Une vieille histoire avec la Biscuiterie de Cherchell

Tous ces projets, Amel Kouidri compte bien les concrétiser avec la Nouvelle Biscuiterie de Cherchell. Avec laquelle elle a entamé une collaboration, bénéfique, il faut le dire, depuis décembre 2014. Et où elle trouve, nous a-t-elle dit, « toute l’attention voulue » ; notamment auprès de son premier responsable, Hassan Boumaraf. Une collaboration qui est, pour elle, un retour à l’entreprise – même si celle-ci avait alors un statut différent – où elle a fait ses premiers pas « officiels » – la précision prendra tout son sens ci-dessous – dans le domaine. C’était au début des années 90. Dans le cadre de ses études, elle faisait des fréquents passages à la biscuiterie qui relevait alors d’une entreprise étatique ; des passages durant lesquels elle « travaillait » sur un produit diététique sans gluten, à base de maïs, destiné aux malades coeliaques, que l’entreprise avait mis au point. Commercialisé sous l’appellation de « Dora » (maïs en arabe), il n’a pas eu le succès escompté : « ni son goût, ni son emballage n’étaient, en effet, attrayants », nous a-t-elle avoué. Il a disparu des étals avec la fermeture de l’entreprise décidée dans le sillage du PAS (Plan d’ajustement structurel) imposé à l’Algérie, en 1994, par le FMI. Ce qui n’a aucunement mis fin à la véritable passion que voue à la diététique Amel Kouidri.

Poursivant ses études en post-graduation, sur le même thème des fibres alimentaires, elle lance, dans le cadre du PNDA (Plan national de développement agricole) et avec l’aide de son père qui a mis à sa disposition un espace dans la maison familiale, un laboratoire diététique. Qui va durer sept années ; de 2003 à 2010. Au cours desquelles, elle va se consacrer entièrement à sa passion. Celle de mettre au point des produits diététiques ; pour malades coeliaques, notamment. Sous la marque « Galetina », elle mettra sur le marché des biscuits et une préparation pour crêpes. De très bonne qualité. Sauf que les difficultés financières nées de ses déboires avec les commerçants qui n’étaient jamais à jour dans le paiement de ce qu’ils ont pris, ont eu raison de sa ténacité. En 2010, elle ferme son laboratoire diététique et entame un doctorat, qu’elle achèvera en 2014. Année où elle reprend contact avec la biscuiterie de Cherchell, entre-temps devenue une entreprise de statut privé sous la dénomination de Nouvelle Biscuiterie de Cherchell. Pour une nouvelle aventure autrement plus intéressante et plus fructueuse, dans le sens des résultats déjà obtenus, que celle qu’elle a eue du temps où la biscuiterie dépendait d’une entreprise publique. Qui lui permet de continuer à vivre sa passion pour la diététique.

Une passion qui remonte à la prime jeunesse

Une passion qu’elle a contractée alors qu’elle venait à peine de sortir de l’adolescence. Comme toutes les filles de son âge, elle veillait scrupuleusement à ne pas se retrouver avec un surplus pondéral. Au final, elle s’est retrouvée atteinte d’une anémie qu’elle a traînée, nous a-t-elle dit, « durant deux longues années ». Que tous les médicaments qui lui ont été prescrits n’ont pu vaincre. Volontaire à souhait, elle met au point une formulation, qu’elle n’a pas hésité à qualifier de « miraculeuse » du fait qu’elle lui a permis de rapidement retrouver la santé. « C’est de là que vient ma passion pour la diététique », nous a-t-elle confié. Non sans, au passage, fustiger tous les prétendus régimes alimentaires destinés à la perte de poids. « C’est de la poudre aux yeux », nous a-t-elle déclaré, un brin de colère dans la voix. Et d’ajouter : « La solution est dans une alimentation équilibrée et variée». Qui respecte ce qu’elle a appelé « les trois commandements de l’estomac : 1/3 d’aliments, 1/3 de liquide et 1/3 d’air ». Plus explicite, elle nous a déclaré qu’il n’était « nullement nécessaire de se goinfrer pour tenir une journée ». Une affirmation qu’elle a étayée par un hadith du prophète de l’Islam (QSSL) qui dit que « quelques bouchées suffisent à l’homme pour (cela) ».

Mourad Bendris

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