Les importations de la Chine sont reparties à la hausse en août pour la première fois depuis près de deux ans, a annoncé jeudi l’Administration des Douanes, donnant un signe encourageant pour l’activité de la première puissance commerciale mondiale.
Les importations du géant asiatique ont augmenté de 1,5% sur un an à 138,5 milliards de dollars, tandis que ses exportations se repliaient de 2,8% à 190,6 milliards.
En conséquence, l’excédent commercial s’est contracté de 13,6% sur un an, à 52 milliards de dollars.
Signe positif pour la vigueur de la demande intérieure chinoise, les importations ont progressé pour la première fois après 21 mois consécutifs de baisse, depuis octobre 2014.
Leur hausse même modeste contraste avec les prédictions des analystes qui tablaient sur un nouveau recul de 5,4%, selon le consensus des économistes interrogés par l’agence Bloomberg.
Autre signe plutôt encourageant quant à la reprise de la demande extérieure, la baisse des exportations est moins forte que ce que prévoyaient les experts, qui tablaient en moyenne sur un repli de 4%.
Exprimées en yuans, les exportations sont même en hausse de 5,9%, la différence s’expliquant par la baisse de la devise chinoise, propice aux exportateurs, selon les experts du cabinet ANZ Research.
Selon les analystes du cabinet Capital Economics, la meilleure tenue des exportations est générale, les ventes de la Chine vers les Etats-Unis, l’UE et d’autres pays émergents s’inscrivant en hausse.
Les chiffres d’août contrastent fortement avec ceux du mois précédent, qui avaient vu importations comme exportations se replier respectivement de 12,5% et de 4,4%.
Les statistiques du commerce extérieur sont les deuxièmes à révéler une tendance encourageante pour l’économie chinoise au mois d’août, après ceux de l’activité manufacturière publiés la semaine dernière.
L’indice des directeurs d’achat (PMI) s’est établi à 50,4 le mois dernier — au plus haut depuis octobre 2014 (un chiffre supérieur à 50 marque une expansion de l’activité).
Les experts divergent sur la tendance à attendre au cours des prochains mois pour le commerce extérieur.
« Une reprise progressive de la demande mondiale se traduira probablement par une nouvelle progression des exportations dans les trimestres qui viennent », prévoit Capital Economics.
« La croissance des importations devrait aussi s’accélérer grâce à la hausse de la demande intérieure et de la remontée des prix des matières premières », selon les mêmes experts.
Mais pour ANZ Research, la faiblesse de la demande mondiale devrait au contraire continuer à peser sur les exportations chinoises au cours des prochains mois.
« Nous sommes toujours inquiets de l’impact du Brexit sur la demande européenne. Le risque baissier prévaudra au cours des mois qui viennent », avertit le cabinet de recherche.
Même en repli, le solde des échanges reste largement positif, ce qui permet de compenser les sorties de capitaux, relèvent les économistes d’ANZ.
Sur le premier semestre, les sorties nettes de capitaux ont atteint 217,4 milliards de dollars.
La croissance économique chinoise est tombée l’an dernier à 6,9%, soit son rythme le plus faible depuis un quart de siècle.
Source : AFP