Dubaï a présenté les maquettes de ses grands nouveaux projets à l’ouverture mardi de Cityscape, son salon annuel de l’immobilier, malgré un marché en baisse.
Des gratte-ciel ultramodernes, un terrain de golf, de luxueuses villas et des manoirs prévus dans de nouvelles vastes cités sont proposés au salon, devenu le lieu de lancement des mégaprojets de l’émirat du Golfe.
La pièce maîtresse du salon est Jumeirah Central, un nouveau quartier comprenant résidences, bureaux, hôtels et un centre commercial, prévu sur Cheikh Zayed Road, la plus grande artère de la Cité-Etat. Son promoteur est Dubai Holding, qui a déjà réalisé certains des plus prestigieux projets de Dubaï.
Emaar South est une autre cité révélée à la veille de Cityscape par Emaar Properties, la compagnie qui a construit burj Khalifa, la plus haute tour au monde, et d’autres projets phares de Dubaï. Ce projet est prévu à Dubaï Sud, une vaste région désertique qui héberge déjà le deuxième aéroport de Dubaï, Al-Maktoum, conçu pour devenir le plus grand au monde et remplacer Dubai International comme base d’Emirates Airlines. « C’est formidable d’avoir la chance de continuer à élargir cette ville », s’est vanté le président d’Emaar Mohamed Alabbar.
« Il faut garder à l’esprit que nous n’avons que 40 ans. Nous sommes très jeunes en tant que pays et en tant que ville et il y a beaucoup de choses à faire », a-t-il ajouté pour justifier les annonces consécutives de nouveaux projets immobiliers.
Dubaï attire les investissements immobiliers depuis que l’émirat a ouvert en 2002 le secteur aux étrangers, dans une région où la propriété est généralement réservée à la population autochtone.
Les prix de l’immobilier ont bondi à un rythme effréné jusqu’à la crise financière mondiale qui a frappé l’émirat endetté en 2009, provoquant un effondrement des cours.
La reprise économique soutenue par les solides secteurs du tourisme, du commerce et du transport ont redonné vie à l’immobilier, poussant de nouveau les prix à la hausse entre 2012 et 2014 tout en faisant craindre une nouvelle bulle, avant que le marché ne s’oriente lentement à la baisse.
Les prix ont baissé d’environ 15% depuis un pic à la mi-2014, selon une étude du cabinet de conseil immobilier Jones Lang LaSalle. Cluttons, un autre bureau de conseil, indique que les prix « ont continué de fléchir » dans le secteur résidentiel durant le second trimestre de 2016, baissant en moyenne de 2,4%. Selon lui, le prix moyen par pied carré est maintenant de 1.375 dirhams (333 euros), soit « environ 25% en dessous du dernier sommet atteint par le marché au 3e trimestre de 2008 ».
Le marché de l’immobilier résidentiel devrait continuer à baisser d’ici la fin de l’année, a indiqué John Stevens, directeur de la société de services Asteco. « Nous avons constaté une légère baisse, mais (…) nous prévoyons que le marché se stabilise », a-t-il ajouté à l’AFP.
Les transactions immobilières ont totalisé 57 milliards de dirhams (13,8 milliards d’euros) au premier semestre de l’année, selon des statistiques officielles, indiquant que les ressortissants émiratis étaient en tête de liste avec 14,5 milliards de dirhams.
Les autres transactions ont été opérées par des investisseurs étrangers, menés par les Indiens (7 milliards de dirhams), suivis par les Saoudiens et les Britanniques avec respectivement 4 milliards de dirhams.
« Des facteurs externes ont affecté l’appétit de certains pays », a indiqué M. Stevens, en évoquant l’impact de la baisse du cours du rouble pour les Russes ou celle de la livre Sterling pour les Anglais après le Brexit.
Mais demain les investissements pourraient venir d’ailleurs: « Au cours des 12 derniers mois, nous avons noté un plus grand intérêt de la Chine », a-t-il dit.
Source : AFP