Abdelwahab Nouri a, à l’évidence, opté, depuis sa nomination à la tête du secteur stratégique du tourisme, pour un langage sans fioritures pour décrire la réalité de celui-ci.
Une manière, sans aucun doute, de souligner le caractère ardu de la mission qui lui a été confiée. Surtout que le secteur en question est l’un des secteurs-moteurs, avec ceux de l’industrie et de l’agriculture, du nouveau modèle économique que les pouvoirs publics se proposent de lancer incessamment dans l’objectif déclaré de bâtir une économie forte, diversifiée et, surtout, non dépendante des Hydrocarbures.
Après ses acerbes critiques sur l’état des ZET (Zones d’extension touristique) et l’annonce de l’installation d’une commission d’enquête sur la situation dans laquelle se trouvent présentement celles situées dans les 14 wilayas littorales du pays, qui s’en est suivie, et après ses non moins violentes dénonciations de la dilapidation du foncier touristique faites lors de sa tout récente visite au parc Dounia, à Alger, le ministre du Tourisme vient de crûment dévoiler la faible contribution du secteur qu’il gère au PNB (Produit national brut). Il l’a fait jeudi dernier à Mostaganem où il était en visite de travail. En révélant que le tourisme ne contribue qu’à hauteur de 1,5% au PNB, Abdelwahab Nouri n’a fait que mettre en exergue, pour reprendre ses propos, « le travail de longue haleine » qu’il est nécessaire de mener « pour (le) promouvoir et (ainsi) lui permettre de contribuer efficacement (au développement) de l’économie nationale » ; une économie telle que voulue par les pouvoirs publics ; en clair, forte, diversifiée et non dépendante des hydrocarbures.
Sauf qu’il n’a pas manqué d’avertir, en l’occasion, que ce « travail de longue haleine » ne peut aucunement être mené par l’Etat seul. Mais qu’il doit impérativement impliquer le secteur privé : « Sans la contribution (de ce dernier), nous ne pouvons aspirer à un quelconque développement de la qualité des services fournis », a-t-il, en effet, déclaré à la presse.
Dans le clair objectif de souligner davantage le grand retard que l’Algérie accuse présentement dans le développement de ce secteur éminemment stratégique, le ministre du Tourisme ne s’est pas empêché de faire un parallèle avec ce qui se passe chez nos voisins immédiats en matière de contribution au PNB : « (Celle-ci y) atteint les 7 à 8% », a-t-il asséné.
Ce retard devient plus palpable quand la comparaison a trait au nombre de touristes étrangers enregistré dans chacun des trois pays de la région maghrébine. Pour nous en tenir à l’année 2015, l’Algérie en a accueilli quelque 2,5 millions alors que le Maroc en a reçu plus de millions et la Tunisie, quelque cinq millions ; dont plus d’un million d’Algériens.
Mourad Bendris