Le salon de l’électronique grand public IFA offre cette année une plongée dans un monde technologique où virtualité et réalité se mélangent, tandis que les géants du secteur ont commencé à dévoiler leurs nouveautés à l’instar de la troisième montre connectée de Samsung.
S’il n’est pas certain que des Pokémons seront à chasser dans les allées de la grand-messe de la high-tech, qui s’est ouverte à la presse mercredi et le sera vendredi au public, la réalité virtuelle, tout comme la réalité augmentée, « est la tendance du moment », assure Ian Fogg, analyste chez IHS Insight.
Il s’agit du « Next Big Thing » de l’univers de l’électronique grand public pour le cabinet Deloitte qui a présenté mercredi une étude conjointe avec la fédération allemande de la high-tech Bitkom.
Le succès planétaire du jeu inspiré des petits monstres de Nintendo « donne un avant-goût de la fascination » qu’exercent sur beaucoup ces nouvelles technologies superposant ou mélangeant réel et virtuel, estime Hans-Joachim Kamp, président de la fédération professionnelle gfu, co-organisatrice de l’IFA.
Cela « a le potentiel pour bouleverser beaucoup de nos habitudes, et ce bien au-delà des domaines du jeu et du loisir », avance M. Kamp. L’étude de Deloitte et du Bitkom y voit notamment un intérêt pour visionner des concerts, des événements sportifs, des films et même certaines informations.
D’après la banque Goldman Sachs, réalité virtuelle, qui transporte ailleurs grâce à des lunettes spéciales, et réalité augmentée, qui agrémente ce que l’on voit d’éléments virtuels, représenteront d’ici à 2025 un marché mondial de 80 milliards de dollars, la taille actuelle du marché des ordinateurs de bureau. Un milliard d’euros d’ici à 2020 rien qu’en Allemagne, selon Deloitte.
Par ricochet, la réalité virtuelle et ses besoins d’images de très haute qualité pourrait bien donner un coup de fouet à un marché des smartphones devenu mature et alors que le marché mondial de l’électronique grand public devrait reculer de 5% cette année, pesant tout de même quelque 814 milliards d’euros.
Plus tourné vers le grand public que son concurrent de Las Vegas, le Consumer Electronic Show, qui a lieu en janvier, l’IFA, parcouru l’an dernier par quelque 240.000 visiteurs, donne généralement le ton pour les achats des fêtes de Noël, tant dans l’électronique que dans l’électroménager.
Nombre de groupes internationaux saisissent l’occasion pour dévoiler leurs dernières nouveautés.
Dès mercredi, Samsung, grand fidèle de l’IFA, a ainsi dévoilé sa nouvelle montre connectée la Gear S3, tout comme Asus et la ronde ZenWatch3.
Terminés les blocs massifs aux allures futuristes au poignet, ces nouvelles smartwatches se veulent plus semblables à une montre classique, sans perdre les avantages technologiques, la dernière de Samsung étant ainsi équipée d’un micro et haut-parleur pour passer ses appels directement depuis la montre.
Objets phare de l’IFA depuis trois ans, les montres connectées tracent petit à petit leur chemin dans l’univers high-tech. En Allemagne, leurs ventes ont ainsi plus que doublé en 2016, à 1,6 million d’unités, selon un décompte du cabinet GfK.
Mais, si casques de réalité virtuelle, drones et autres imprimantes 3D concentreront beaucoup les regards, les smartphones sont les traditionnelles grandes stars de l’IFA, aux côtés des téléviseurs à la définition toujours plus poussée, comme ceux présentés par Panasonic.
Acer a ainsi montré deux nouveaux smartphones et des ordinateurs ultra-fins. Jeudi Sony et Huawei sont à leur tour attendus avec leurs dernières créations.
Lourdement mis à l’amende par Bruxelles mardi, Apple sera l’absent habituel de l’IFA, mais occupera comme toujours les esprits, d’autant que la septième version de l’iPhone pourrait être présentée à San Francisco le 7 septembre, au dernier jour du salon berlinois.
Dans la jungle technologique, d’autres appareils tenteront d’exister face aux smartphones et tablettes qui sont « devenus suffisamment performants, pour remplacer pour de nombreux clients les appareils photo numériques basiques, les lecteurs de MP3 et les GPS », relève Martin Börner, du Bitkom.
Quelque dix années après l’apparition des premiers smartphones, la compétition est lancée pour celui qui réussira à régir « les 24 heures de la journée » avec ses produits et des services high-tech. « Cela commence dès le matin à la maison et passe par le travail, le repas de midi, mais aussi le temps libre jusqu’à la nuit, de retour chez soi », explique Annette Zimmermann, du cabinet Gartner.