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Face à la forte domination chinoise en Afrique, le Japon déploie sa nouvelle diplomatie économique

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La Japon a donné le ton  de ce que sera sa nouvelle diplomatie économique en Afrique pour les trois prochaines années, lors de la 6e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (Ticad VI) qui s’est tenue à Nairobi au Kenya. En cette circonstance, Shinzo Abe (photo), le premier ministre japonais, a promis aux chefs d’Etats africains présents que son pays injectera 30 milliards $ dans l’économie africaine. Il s’appuiera pour cela en grande partie sur son secteur privé.

Son enveloppe est moins importante que les 60 milliards $ promis par Xi Jingping, le président chinois, lors d’une conférence analogue qui s’est tenue entre la Chine et l’Afrique fin 2015 en Afrique du sud. Mais la rivalité entre les deux géants d’Asie sur le continent africain n’est pas nouvelle. Selon des données disponibles sur le terminal financier de Bloomberg, l’empire du milieu est le premier partenaire économique de cette région du monde pour la septième année consécutive, avec des échanges commerciaux qui ont culminé à 123,3 milliards $ en 2015.

Le Japon pour la même période n’a occupé que la 10ème place de ce classement, avec des échanges commerciaux qui, en 2015, n’étaient que de 17 milliards $, avec ses partenaires africains. L’empire du soleil levant compte bien réparer cette faiblesse. Pour la rencontre de Nairobi, Shinzo Abe a voyagé avec une forte délégation d’hommes d’affaires.

Parmi les quelques annonces faites en marge de cette conférence, on apprend que Japan Tobacco, s’approvisionne à 25% chez des producteur africains, pour un chiffre d’affaire global de 300 millions $ et des opérations dans une trentaine de pays africains.

Parallèlement, le groupe Fujifilm Corporation connu pour le développement des appareils des prises de vue, a indiqué sa volonté de s’investir dans le secteur des infrastructures de santé en Afrique. « Investir dans les équipements de santé fait partie de notre cœur de business. Nous avons développé des mammographies digitales et des appareils à rayon X pour détecter des cancers. Nous travaillons avec des pays africains pas seulement pour vendre des produits, mais aussi pour former le personnel des services de santé à bien utiliser ces appareils », a fait savoir Kenji Sukeno, le directeur général de Fujifilm dans une entrevue avec une télévision kényane.

Dans un tout autre domaine, le japonais  NTT annonce son intention de soutenir la réduction des coûts dans les technologies de l’information et de la communication qui constitue une des causes de la fracture numérique. Enfin le Japon a promis d’ouvrir des bureaux d’information d’investissement dans plusieurs pays africains, afin de renforcer les relations avec ses partenaires dans la région.

Avec la Banque africaine de développement (BAD), le gouvernement japonais a conclu un accord d’un montant de 3 milliards $. Ces fonds, dont le décaissement s’étalera sur une durée de trois ans, serviront à stimuler la croissance du secteur privé et à réduire la pauvreté.

Tous ces aspects de la coopération sur lesquels insiste le Japon sont un peu le ventre mou de la coopération chinoise. Selon de récentes statistiques collectées par la firme d’audit et de conseil Deloitte, le stock des investissements chinois en Afrique était de 357 milliards $ en 2015 pour un total de 301 projets. Mais malgré ce chiffre impressionnant, on est loin du compte et le Japon entend aussi se positionner. Selon des chiffres de la banque Mondiale, le gap des infrastructures dans le monde se situe  entre 15 000 et 20 000 milliards $ dont une bonne part concernant l’Afrique.

Les 1000 milliards $ prévus par Exim Bank China ne suffiront donc pas à régler le problème. En plus les investissement chinois prennent très souvent la forme de prestations de service de construction d’infrastructure de transport, comme les ports, les aéroports, les autoroutes ou des investissements dans le secteur des industries extractives.

Le Japon lui veut s’inscrire dans la différence. Il entend continuer d’investir dans les biens d’équipements nécessaires pour l’éducation, la santé, mais aussi apporter sa contribution à la construction des infrastructures dans le domaine des transports, et celui des nouvelles technologies et de l’énergie, orienté vers le développement de nouveaux projets menés par sa batterie d’entreprises privées.

Source : Agence Ecofin

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