Ils seront, d’ici la fin de l’année en cours, quelque 71 millions de jeunes à être sans emploi à travers le monde. Ce qui représente une augmentation de près d’un demi-million de jeunes dans ce cas par rapport au nombre enregistré en 2015. Une augmentation qui fera passer le taux de chômage mondial, de 12,9%, à la fin l’année dernière précitée, à 13,1%.
C’est l’OIT (Organisation internationale du travail) qui le précise dans son rapport « Emploi et questions sociales dans le monde : Tendances pour les jeunes» pour l’année 2016. Publié mercredi dernier, 24 août, ledit rapport apporte d’autres précisions sur la difficile situation sociale à laquelle est confrontée présentement la frange juvénile de l’humanité ; « difficile » dans le sens où même les jeunes possédant un emploi n’y échappent pas. 37,7% des jeunes travailleurs dans le monde sont, en effet, selon le rapport de l’OIT, « pauvres ou extrêmement pauvres ». Un constat qui prend tout son sens quand on le ramène aux « 135 millions de jeunes travailleurs » que représente le taux en question.
Steven Tobin, économiste principal de l’OIT et principal rédacteur du rapport susmentionné, explique tous ces faits par deux causes essentielles : « une récession plus profonde qu’attendue dans quelques grands pays émergents exportateurs de matières premières, et par la stagnation de la croissance dans certains pays développés ».
A titre illustratif, les experts de l’OIT prévoient une augmentation du nombre de chômeurs dans les pays émergents « de 52,9 millions de personnes », à fin 2015, soit un taux (de chômage) « de 13,3% », à « 53,5 millions (de chômeurs) » d’ici la fin de l’année en cours; ce qui représente un taux de 13,7%. S’exprimant sur l’aggravation attendue du chômage des jeunes dans le monde et sur le grand nombre « de jeunes gens qui travaillent mais qui continuent de vivre dans la pauvreté », Deborah Greenfield, directrice générale adjointe de l’OIT pour les Politiques, une des agences spécialisée de l’ONU, créée en 1946, a clairement averti que dans le cas où des efforts plus grands « pour instaurer une croissance économique durable (génératrice) de travail décent » ne sont pas déployés par les différentes pays, ceux-ci pourraient remettre en cause la concrétisation « de l’objectif global d’éradication de la pauvreté d’ici à 2030 ».
Parmi les autres problèmes abordés par les rédacteurs du rapport de l’OIT, pour l’année 2016, sur « l’Emploi et les questions sociales », la sempiternelle et récurrente question des disparités entre jeunes hommes et jeunes femmes dans le marché du travail. Jugées de « graves », dans la mesure où, estiment ces rédacteurs, elles « fondent et alimentent un creusement des écarts (entre les premiers et les secondes) durant la transition vers l’âge adulte », ces disparités ne sont pas près de disparaître.
A la fin de la présente année, l’écart entre le taux d’activité des jeunes hommes et celui des jeunes femmes atteindra, toujours selon les prévisions du rapport de l’OIT, « les 16,6 points » : « 53,9% des jeunes hommes » seront, en effet, actifs à cette échéance, contre « 37,3% », seulement, de jeunes femmes. Un écart qui restera, toutefois, une moyenne mondiale. Dans certaines régions, en effet, il sera autrement plus grand : les experts de l’OIT prévoyant qu’il atteigne « les 32,9% en Asie du Sud », « les 32,3% dans les Etats arabes » du Moyen-Orient et du Golfe, et les « 30,2% dans les pays d’Afrique du Nord ».
Mourad Bendris