Algérie-Eco : La Direction générale des Douanes (DGD) et celle des Impôts (DGI) ont introduit d’autres nouvelles mesures de simplification et de facilitation des procédures fiscales et douanières pour le développement et la promotion du commerce extérieur, quel commentaire faites-vous à ce propos?
MLamiri : Nos décideurs économiques ont essayé à maintes reprises d’améliorer la prise en charge des doléances des exportateurs. De l’avis même des concernés des avancées furent réalisées. Il reste beaucoup à faire. La douane est entrain de réaliser des améliorations. Les problèmes les plus importants demeurent avec la banque centrale : les modalités de transferts, les investissements à l’étranger etc. La douane a entrepris de moderniser ses dispositifs managériaux et serait en pleine mutation. Elle gagnerait à travailler sans relâche avec les opérateurs concernés en moderniser davantage ses systèmes. Il faut également arriver à une efficacité égale à celle des partenaires étrangers. Autrement on défavoriserait nos exportateurs. Il faut donc opérer des Benchmarking : par exemple comparer le temps qu’il faut pour faire transiter vers l’extérieur les produits. Il va s’en dire que d’autres opérateurs sont concernés, la gestion du fret par exemple. Mais il nous faut arriver aux normes internationales ;
Quelles sont à votre avis les meilleures solutions à adopter pour le développement du commerce extérieur?
La question du développement du commerce extérieur pose la problématique de la compétitivité de l’économie nationale. Il faut booster le management de nos entreprises et de nos institutions au niveau des meilleurs pays. Ceci aboutirait à une réduction des couts, une amélioration de la qualité et une plus forte capacité d’exportation. Par ailleurs, nous aurons besoin de créer plus d’entreprises afin de mieux couvrir le marché national d’abord et permettre la croissance de nos meilleures firmes. En général l’exportation intervient après avoir conquis des parts de marché importants au niveau domestique. L’expérience acquise permettra la réduction des couts et l’amélioration de la qualité. Tout ce qui contribue à booster l’efficacité des entreprises induira une meilleure conquête des marchés internationaux.
Certains spécialistes critiquent la nouvelle stratégie économique du gouvernement pour faire face à la chute des cours du pétrole, quelle est votre position vis-à-vis des nouvelles mesures du gouvernement?
La nouvelle stratégie a été à peine effleurée. Les éléments communiqués ne sont pas suffisants pour se faire une idée. Je crois qu’il faut attendre le document final. Tout est question d’exécution sur terrain. Il y a aussi de bonnes orientations qui sont préconisées. Par exemple, on parle de développement humain durable et d’industries du savoir. La solution est là. Si on développe ces deux pistes on ne voit pas comment on va échouer. Dés lors que l’on qualifie au niveau international nos ressources humaines et qu’on crée les industries d’expertise qui nous manque (exportation, qualité, recyclages, intelligence économique, stratégie etc.) on se donne les moyens de bien prendre en charge les défis. Donc tout est question de méthode d’exécution.
Que pensez-vous également de la règle 49/51 qui a été extirpé du code de l’investissement?
Je pense que tous les experts algériens sont d’accord pour garder cette règle pour les activités stratégique (énergie, projets structurants) et l’éliminer pour le reste des activités. Personne ne sait mais je pense que dans quelques années on ira dans ce sens car la majorité des pays qui ont réussi leurs politiques d’émergence ont adopté une telle attitude.
Entretien réalisé par Imène A.