Les résultats de Total ont chuté au deuxième trimestre, toujours affectés par la faiblesse du pétrole, mais ils dépassent les attentes des analystes grâce au rebond amorcé par l’or noir sur la période, une production en hausse et des réductions de coûts qui ont permis de limiter leur repli.
Le géant pétrolier français a vu son bénéfice net chuter de 30% à 2,1 milliards de dollars entre avril et juin, pour un chiffre d’affaires en repli de 17% à 37,2 milliards.
Le résultat net ajusté, indicateur très suivi par le marché, qui exclut des éléments volatils comme l’effet stock, a enregistré une baisse de même ampleur, à 2,2 milliards de dollars.
C’est bien mieux que les estimations des analystes sondés par FactSet, qui tablaient sur près de 30 milliards de dollars de revenus et 1,9 milliard de bénéfice net ajusté.
Depuis le plancher atteint en janvier, les cours du pétrole ont commencé à se redresser dans un marché pétrolier en voie de rééquilibrage entre offre et demande, permettant au bénéfice net ajusté du groupe de progresser de 33% au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l’année, quand le baril s’élevait en moyenne à 33,9 dollars.
« Tout en restant volatil, le prix du Brent est en rebond depuis le début de l’année et a atteint une moyenne de 46 dollars par baril au deuxième trimestre 2016. Total en a tiré parti », a commenté le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, dans un communiqué publié jeudi.
Il n’empêche, la branche d’exploration-production pétrolière et gazière a continué d’accuser le coup de la faiblesse des prix des hydrocarbures: le résultat opérationnel net ajusté a fondu de 28% à 1,1 milliard de dollars au deuxième trimestre.
Ce repli a été partiellement compensé par une hausse de 5% de la production, à 2,424 millions de barils équivalent pétrole par jour (Mbep/j), grâce au démarrage et à la montée en puissance de nouveaux projets comme Laggan-Tormore en mer du Nord britannique, Vega Pleyade en Argentine et Gladstone LNG en Australie. D’autres projets suivront au second semestre, si bien que la production devrait croître de 4% en 2016.
– Objectif d’économies dépassé –
La poursuite de son plan de réduction des coûts a également permis à Total de contrebalancer en partie l’environnement dégradé du secteur.
« Les efforts de réduction des coûts opératoires continuent à porter leurs fruits, et l’objectif d’économies de 2,4 milliards de dollars pour cette année sera dépassé », a indiqué Patrick Pouyanné.
En tout, ces coûts devraient diminuer de plus de 3 milliards de dollars en 2017, par rapport à 2014.
Sur l’ensemble de 2016, les investissements organiques devraient eux s’établir entre 18 et 19 milliards de dollars, conformément à l’objectif affiché, contre 23 milliards en 2015.
Total précisera ses objectifs financiers lors de sa journée investisseurs annuelle organisée à Londres le 22 septembre.
Quant à la branche de raffinage-chimie, qui affichait une bonne résistance dans cet environnement difficile, elle a cette fois vu son résultat opérationnel net ajusté reculer de 25% à 1,01 milliard de dollars entre avril et juin, dans le sillage du repli de 35% des marges de raffinage.
Elle a pâti aussi d’arrêts de maintenance aux Etats-Unis et en Europe, et dans une moindre mesure des grèves qui ont touché les installations françaises au printemps.
Face à la dégringolade du pétrole et à la montée en puissance des énergies renouvelables dans le monde, Total souhaite accroître, d’ici à 2035, sa présence dans la chaîne du gaz, de l’électricité et des énergies vertes – des activités qui seront regroupées dès septembre dans la nouvelle branche « Gaz, renouvelables et électricité ».
Cette stratégie s’est déjà traduite par le rachat de Saft, spécialiste français des batteries, et du fournisseur belge d’électricité et de gaz Lampiris.
Au total, le groupe vise toutefois 2 milliards de dollars de cessions nettes d’acquisition en 2016.
Source : AFP