Affichant un « record de rentabilité », le groupe PSA a doublé son bénéfice net au premier semestre à 1,21 milliard d’euros, malgré un recul du chiffre d’affaires dû aux changes et à une réduction du périmètre.
Le constructeur français a réalisé une marge opérationnelle de 6,8% pour sa division automobile, dépassant l’objectif de 4% sur la période 2016-2018 fixé par son nouveau plan stratégique à cinq ans publié en avril, a-t-il indiqué mercredi dans un communiqué.
Pour le directeur financier du groupe, Jean-Baptiste de Chatillon, ce « record de rentabilité » montre le bon démarrage du plan « Push to pass », bien que « nous ne bénéficiions pas encore du renouvellement accéléré de notre gamme ».
PSA (marques Peugeot, Citroën et DS) se trouve actuellement « au creux de la vague » en terme de produits, l’âge moyen de la gamme atteignant près de quatre ans, a concédé M. de Chatillon lors d’une conférence téléphonique.
« Nous allons maintenant abaisser cet âge » pour revenir vers trois ans à l’horizon 2017, a-t-il promis, en s’affirmant « extrêmement serein » quant au respect des objectifs. PSA élargit aussi sa base géographique avec un retour en Iran.
« Push to pass », après les 4% de marge opérationnelle en 2016-2018, vise 6% en 2021. En terme de chiffre d’affaires total, PSA a pour but une progression à taux de changes constants de 10% entre 2015 et 2018, et 15% supplémentaires d’ici à 2021.
L’amélioration de la rentabilité s’est effectuée sur fond de repli des ventes au premier semestre, puisque le chiffre d’affaires total a atteint 27,8 milliards d’euros contre 28,9 milliards lors de la période correspondante de 2015.
Cette baisse de 3,8% est en grande partie due à la cession de l’activité pare-chocs de l’équipementier Faurecia que PSA contrôle. La transaction sera effective vendredi mais le groupe a déjà soustrait cette activité de ses comptes.
Une fois ce retraitement effectué, le chiffre d’affaires reste en baisse de 0,9% par rapport au premier semestre, conséquence d’un fort effet de parité de monnaies. A taux de changes constants, il progresserait de 2,4%.
En revanche, le résultat opérationnel courant du groupe a crû de 32% à 1,83 milliard d’euros, porté « par la progression des volumes (hors Chine) ainsi que par la réduction des coûts fixes et des coûts de production qui s’est poursuivie ».
En fait, les volumes mondiaux de PSA ont légèrement décru au premier semestre à 1,54 million d’unités (-0,2%), sur fond de plongeon de 19,4% en Chine et en Asie du Sud-Est où la concurrence des marques chinoises s’affûte.
PSA, qui estime que le marché chinois progressera de 8% cette année, se mobilise pour ne pas décrocher face à la nouvelle donne, a expliqué M. de Chatillon, évoquant « un grand plan dans notre principale co-entreprise DPCA pour atteindre un rythme d’économies de coûts de 10% par an sur les trois prochaines années ».
La réduction de frais fixes constitue également un leitmotiv de l’entreprise au niveau mondial, a rappelé M. de Chatillon, en se réjouissant du fait qu’au premier semestre, « le rythme d’économies de frais fixes et de frais variables (soit) supérieur au rythme de l’année 2015 ».
Il a estimé qu’il s’agissait d’un signe « d’agilité pour faire face à toute turbulence économique du contexte externe ». PSA avait frôlé la faillite en 2013-2014, victime de sa dépendance à un marché européen alors en profonde crise.
Ce marché est reparti avec vigueur, affichant une croissance de 9,4% au premier semestre. PSA reste prudent et table sur +4% en 2016.
Parmi les « turbulences » figurent les possibles retombées du Brexit, alors que PSA détenait 8,5% du marché britannique en 2015.
Mais au delà de la chute de la livre sterling, « nous ne voyons pas grand chose se passer sur le marché, ni européen, ni anglais » en terme de volumes, a assuré le directeur financier.
Et « l’impact négatif du change, qui est important pour nous, va rester inférieur au rythme annuel normal de nos gains de frais fixes et de frais variables. Nous nous sentons tout à fait capables de compenser » ces effets, a-t-il indiqué.
Source : AFP