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Rachat de Yahoo!: l’heure de vérité approche

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Bientôt la fin de l’indépendance pour un pionnier d’internet? Après quatre ans d’efforts infructueux de relance et une procédure d’enchères de plusieurs mois, Yahoo! semble proche d’être racheté par la compagnie de télécommunications Verizon.

D’après les médias américains, Verizon s’apprête à annoncer le rachat pour environ cinq milliards de dollars du coeur de métier du groupe internet américain, qui comprend de célèbres services en ligne comme Yahoo News ou Yahoo Mail.

Yahoo! aurait confirmé avoir retenu l’offre de Verizon samedi après-midi aux autres candidats restant en lice –en particulier le fonds TPG et Dan Gilbert, le fondateur de Quicken Loans, auquel Warren Buffett s’était dit prêt à apporter une aide financière–, précise notamment le site internet Re/Code, spécialiste du secteur technologique, en citant des sources proches du dossier.

L’idée de Verizon est de fusionner les activités en ligne de Yahoo! avec AOL, un autre fleuron déchu d’internet qu’il a déjà racheté l’an dernier. La direction de ce nouvel ensemble serait confiée au patron d’AOL, Tim Armstrong.

Cela marquerait la fin de l’aventure pour Marissa Mayer, qui avait suscité beaucoup d’espoirs lors de son arrivée aux commandes de Yahoo! en 2012, mais vient encore d’annoncer une perte nette de 440 millions de dollars au deuxième trimestre.

Mis de plus en plus sous pression par ses actionnaires, Yahoo! n’excluait plus depuis février la cession d’aucun actif et avait ouvert un appel d’offres sur l’évolution duquel il maintient jusqu’ici le silence. « Nous sommes en plein dans la procédure d’évaluation des propositions », avait seulement indiqué Marissa Mayer en présentant mardi les résultats trimestriels aux analystes. « Afin de maintenir l’intégrité de la procédure, nous n’allons pas faire de commentaire jusqu’à ce que nous ayons un accord définitif à annoncer », a réaffirmé en fin de semaine une porte-parole du groupe à l’AFP.

Même si certains analystes s’interrogent sur le réel intérêt de marier deux gloires déchues d’internet, l’idée d’un mariage entre Yahoo! et AOL a été évoquée à plusieurs reprises dans le passé.

C’était entre autres une recommandation fin 2014 du fonds activiste Starboard Value, l’un des actionnaires sous la pression desquels Yahoo! a fini par envisager un démantèlement.

Ce dernier permettrait de séparer le coeur de métier du groupe de ses participations dans deux sociétés asiatiques, Alibaba et Yahoo Japan, qui justifient aujourd’hui l’essentiel de sa valorisation boursière (37 milliards de dollars sur la base du cours de clôture de vendredi soir). Verizon, qui doit publier ses propres résultats trimestriels mardi matin, n’a pas commenté.

Le groupe n’a jamais confirmé d’offre, mais jamais caché non plus son intérêt, et il semble depuis le départ faire la course en tête. « Nous continuons de penser que Verizon est l’acheteur le plus sensé, pour combiner (les actifs de Yahoo!) avec AOL, réduire les coûts et tirer profit de ses données exclusives », résumait Daniel Salmon, analyste chez BMO Capital Markets.

Verizon ne peut lui-même plus compter seulement sur ses services de téléphonie mobile comme moteur de croissance, et s’est lancé dans une transformation stratégique: il cherche à se renforcer dans la vidéo et surtout la publicité en ligne, un marché largement dominé aujourd’hui par Google et Facebook.

Les dirigeants du groupe télécoms ont expliqué à plusieurs reprises que c’est pour ses technologies publicitaires qu’ils avaient racheté AOL, de même qu’une autre entreprise baptisée Millennial Media.

Yahoo! serait « une possibilité pour gagner une plus grande échelle », avait reconnu le PDG de Verizon, Lowell McAdam, l’une des nombreuses fois où il avait été interrogé sur ses intentions vis-à-vis du groupe internet.

En plus de ses sites grand public à sa marque et du site de blogs Tumblr, Yahoo! est aussi propriétaire du spécialiste des outils publicitaires BrightRoll et de la société d’analytique Flurry. Et « même s’il a du mal à continuer d’interagir avec ses utilisateurs, Yahoo! arrive toujours à avoir une fréquentation importante sur ses sites internet », estimée à un milliard de visiteurs par mois l’an dernier à l’échelle mondiale, rappelle la société de recherche Trefis

Source : AFP

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