Selon les analystes et spécialistes en énergie, la nouvelle phase de baisse des prix du pétrole ne sera pas durable. Dans un entretien accordé au site Atlantico, Francis Perrin, consultant indépendant sur l’énergie et les matières premières argumente cela par le fait « qu’il y a en effet des facteurs haussiers qui restent importants, tels que l’augmentation de la consommation pétrolière mondiale, la baisse de la production des États-Unis depuis le printemps 2015 et le recul attendu de la production pétrolière non-OPEP en 2016. « Cela n’exclut pas que la baisse actuelle se prolonge un peu mais il n’y a rien de commun, en termes de durée et d’ampleur, avec l’effondrement des prix du brut entre l’été 2014 et le début 2016 » a-t-il déclaré.
Notons que le prix du baril de pétrole connait une nouvelle baisse observée depuis un mois, soit -10%. Les causes de ce nouvel épisode sont dues, selon M.Perrin, à l’effet Brexit qui a incontestablement joué un rôle avec des préoccupations sur la croissance économique, les incertitudes multiples qui découlent de ce référendum et qui ont fait chuter les marchés boursiers – ceux-ci ont entraîné les marchés pétroliers dans leur sillage – et la remontée du dollar. « Cela dit, je ne pense pas que le Brexit aura un impact majeur sur les prix du pétrole même si les opérateurs de marché ou traders, qui sont souvent très « court-termistes », sont fortement marqués par le Brexit », a-t-il ajouté.
Concernant les impacts de la baisse des prix du pétrole, et selon l’IFP Énergies nouvelles (IFPEN), les investissements d’exploration-production de l’industrie pétrolière auraient chuté de 21% en 2015 à 540 milliards de dollars, contre 683 milliards de dollars en 2014. Pour 2016, l’IFPEN prévoit une nouvelle baisse de 10% à 485 milliards de dollars. Si ces projections étaient vérifiées, la baisse sur 2015-2016 serait de près de 200 milliards de dollars, soit environ 30%, selon MPerrin.
Notons que les cours du pétrole continuaient de reculer lundi en Asie, sous l’effet des inquiétudes quant à l’excès d’offre et du renforcement du dollar. Selon Romandie, vers 03h00 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en septembre cédait six cents, à 44,13 dollars, dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en septembre, reculait de six cents, à 45,63 dollars.
Imène A.