Le GS1 Datamatrix est un code-barres matriciel, dit aussi « 2D ». Sa capacité à stocker un grand nombre de données sur une surface imprimée très réduite lui confrère des atouts pour la sécurité sanitaire, la lutte contre la contrefaçon et la traçabilité.
Les pays maghrébins à savoir, l’Algérie, le Maroc et la Lybie veulent déployer le GS1 Datamatrix pour en finir avec la contrefaçon mais également dans la perspective pour les producteurs de produits pharmaceutiques d’exporter vu que système est devenu une obligation réglementaire et juridique internationale. L’impératif pour les pays constituant l’espace maghrébin de se doter de ce système afin de faciliter le commerce intermaghrébin et l’un des projets auquel, ces pays s’attèlent à développer dans un marché à rude concurrence. Il faut souligner que seule la Tunisie l’a déjà adopté. En Algérie, un texte interministériel, relatif à la généralisation d’utilisation du «Data Matrix» sur les produits pharmaceutiques, est en cours de finalisation au niveau du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Ce texte va également permettre d’organiser le système de remboursement des médicaments, un vrai casse-tête pour les autorités publiques. Les possibilités de partenariat dans ce secteur ont été largement débattues au cours du 6eme séminaire international sur les standards GSI organisé mardi dernier, à l’Hôtel Aurassi par GS1Algéria Health Care User Group. La rencontre a vu la participation, de producteurs pharmaceutiques nationaux comme SAIDAL, d’experts et de représentants d’associations activant dans le secteur de la santé et l’industrie pharmaceutique venus de France, Maroc, Tunisie et Lybie afin de discuter des possibilités de partenariats dans ce domaine pointu du secteur pharmaceutique et parapharmaceutique. Mr Halim Recham, DG de GS1 Algérie, a expliqué que « le GS1 est un code-barres matriciel, dit aussi « 2D ». Sa capacité à stocker un grand nombre de données sur une surface imprimée très réduite lui confrère des atouts pour la sécurité sanitaire, la lutte contre la contrefaçon et la traçabilité. Son appartenance aux normes internationales couplées à la syntaxe GS1 lui garantit un usage public, parfaitement ouvert ainsi qu’une reconnaissance dans le monde entier ». Il nous dira que « l’Algérie est, à ce stade de développement, en retard. La réglementation nationale en matière de codification et de traçabilité est peu contraignante » en soutenant que GS1 a développé des standards internationaux multisectoriels d’identification et d’échanges d’informations, qui contribuent entre autres à la fiabilité du suivi des produits et matières, la traçabilité et la sécurité sanitaire tout au long de la chaîne d’approvisionnement, la fiabilité et l’optimisation des stocks, la diminution des litiges et l’optimisation du rapprochement entre commande, réception et facture et par ricochet, l’augmentation de la qualité de service aux unités de soins. Il a révélé à ce propos qu’ «« un accord de collaboration avec le ministère du Travail, a été établi depuis le mois de février dernier suite à quoi, des concertations ont été engagées avec les différentes parties concernées, à savoir les ministères de la Santé, des Finances, de l’Industrie et du Commerce, ainsi que le Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO) pour la mise en place d’un cadre juridique et réglementaire afin de procéder à la généralisation du Datmatrix dans le secteur de la santé ».En soulignant que « le GS1 Data Matrix sur la boîte de médicaments garantira l’interopérabilité de l’identification des produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement du secteur de la santé et de réaliser la convergence des références mondiales dans un objectif de traçabilité, efficace et effective, de l’industrie jusqu’aux parties, mais également la maîtrise de la gestion du médicament au niveau des structures de santé, d’empêcher l’introduction de faux médicaments dans le circuit légal de distribution, de réduire la facture liée au remboursement des médicaments et permettra une meilleure rationalisation et contrôle des opérations de remboursement au niveau des centres payeurs ».
Un texte réglementaire sera promulgué prochainement
Aujourd’hui, bon nombre de pays sont confrontés à la contrefaçon des médicaments et autres produits pharmaceutiques et parapharmaceutique. Un véritable fléau qui touche la communauté internationale et l’Algérie n’est pas en reste. De part la sensibilité de ces produits. Les pays développés se sont organisés afin de juguler le phénomène comme aux Etats-Unis et en Europe. A cet effet, le spécialiste français des codes-barres, Mr Bruno Rolland, nous a expliqué que « l’Union Européenne a introduit des directives relatives aux médicaments pour la prévention de l’introduction dans la chaîne d’approvisionnement légale de médicaments falsifiés. L’utilisation du code bidimensionnel de traçabilité Datamatrix est imposé en France depuis début 2011 ». En révélant qu’ « en tant que spécialistes, nous avons été témoins de l’implantation de ce système, il ya cinq ans. Nous intervenions dans le contrôle de conformité au niveau des laboratoires qui impriment le Datamatrix directement sur les étuis. Les laboratoires ont ajouté cette fonction d’impression car le code doit être imprimé au dernier moment sur les étuis car il ya des données variables à l’intérieur comme le numéro du lot, la date d’expiration et doit être lisible. Les industriels qui mettront en place ce système d’impression des codes auront besoin d’avoir des outils de contrôle et de conformité »en enchainant que ce système est en train de se standardiser à l’échelle internationale ». Pour sa part le Dr Ahmed Saïd Fraihat, directeur des produits pharmaceutiques au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, nous a indiqué que « le Datamatrix va nous permettre le suivi et l’authentification du médicament. C’est un moyen imparable pour lutter contre la contrefaçon et la vente de médicaments dans les réseaux parallèles. Il sera appliqué sur toutes sortes de médicament commercialisés ou hospitaliers, cela permettra une meilleure gestion et une meilleure appréhension des incidents et de la pharmacovigilance qui peut survenir également ». S’agissant de la date de la mise en application du texte qui aura à institué ce standard, il nous a répliqué que «dès que les préalables auront été vérifiés, le texte sera mis en œuvre. Dans le monde, il est prévu une période de transition, jusqu’à 2019, il y a une interopérabilité qui est un avantage».
Le catalogue « Mantoudj » pour les professionnels
Mr Mohammed Aouad, DG de GS1 Maroc nous a affirmé, au cours d’un entretien qu’ « au Maroc, nous sommes en phase de déploiement du GS1 Datamatrix. Plusieurs pays arabes l’ont déjà adopté comme la Jordanie, l’Arabie Saoudite et récemment la Tunisie. L’Algérie et le Maroc cherchent leur voie pour imposer ce nouveau standard qui est largement répandu dans le monde, notamment dans le secteur de la santé. Chaque pays cherche à trouver l’angle d’attaque et la bonne approche pour déployer ce nouveau standard, très utile dans toute la chaine d’intervention pharmaceutique. Pour le cas du Maroc, nous sommes classés zone Sud/Europe par l’OMS, nous avons donc un standard très élevé, la contrefaçon n’étant pas un problème dans notre pays »en ajoutant que « le secteur de la santé au Maroc est réglementé, nous avons un bon circuit de distribution, du fabricant jusqu’à la pharmacie d’officine mais notre souci est d’essayer d’améliorer la traçabilité dans la mesure où on pourrait s’assurer qu’un médicament qui entre dans le circuit légal et réglementé puisse avoir des données encodées pour éviter les risques sanitaires pour les patients ainsi si le lot est défectueux on peut identifier les lots incriminées et faire un rappel du produit ».Mr Aouad explique que « le GS1 couvre un large spectre dans le secteur de la santé, il faut savoir que toute technologie a un coût de déploiement , nous avons très tôt travailler sur les médicaments, nous avons 7800 spécialités pharmaceutique code barrées au Maroc, nous avons le code-barres qui est le EN13, reconnu dans le monde et pour la question des codifications d’identification des produits , les codes sont utilisés par l’Agence Nationale de l’Assurance Maladie, l’ANAM, donc, la clé d’accès pour le remboursement est le code-barres du médicament. Maintenant quand on voit que d’autres pays arabes et maghrébins comme la Tunisie, l’Algérie et la Lybie vont déployer le Datamatrix, cela peut être un argument pour basculer également sur ce standard, notamment quand vous avez des pays exportateurs et des laboratoires qui cherchent à commercialiser dans les pays du Golf par exemple, c’est une exigence. Il ya une approche systémique car chaque année le nombre qui adoptent ce standard augmentent. Le GS1 couvre 20 secteurs différents, la santé n’est qu’un secteur parmi d’autres mais il est capital et quand on voit les pays frères et voisins qui commencent à bouger dans le bon sens, forcément il ya un effet domino et cela va se répercuter sur les autres pays ». Notre interlocuteur nous a dévoilé que « parmi les produits GS1, nous avons un projet commun .Il s’agit d’un catalogue électronique maghrébin qui couvre les quatre pays. Des fabricants de tout secteur affichent les données et les attributs sur ce catalogue de leurs produits. Ce catalogue s’appelle Mantoudj. Il reprend les fiches produits intégrées par le fabricant sur son système d’information qui seront diffusées à tous les distributeurs, ce système a pour but de faciliter le commerce intermaghrébin, c’est l’un des projets qui sera concrétisé dans un avenir proche ».