Le ministre de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche Abdesselam CHELGHOUM, a indiqué ce mardi que « La configuration de l’agriculture en Algérie de manière générale repose à 70% sur des exploitations agricoles de très petites taille allant de 5 à 10 hectares. Elles ne disposent pas de moyens pour doper la production ». « Ce sont pratiquement des cultures vivrières », a-t-il révélé en ajoutant qu’ « elles rendent beaucoup de services mais elles méritent d’être soutenues pour qu’elles soient réellement au service de l’économie et de la sécurité alimentaire ».
Il a fait part de la vision commune de son département avec celle du FCE en invitant les chefs d’entreprises à investir dans ce secteur. Il a souligné que « la première condition pour que ces petits exploitants puissent être plus efficaces est de fédérer leurs efforts à travers le système le plus adapté qu’est celui des coopératives agricoles pour leur permettre d’être plus forts dans la négociation notamment dans la recherche de partenariats ». En enchainant que « cela peut même leur permettre de négocier leurs marges bénéficiaires et d’influer sur les prix, un point sombre qui pénalise les consommateurs ».
Il faut rappeler que ce système de coopératives agricoles figure parmi les principales recommandations du FCE qui a présenté hier son étude sur la sécurité alimentaire au cours d’une conférence-débat à l’Hôtel Aurassi.
Concernant le partenariat public/privé dans le secteur de l’agriculture, le ministre a souligné que « ce secteur est dans une phase de transition après avoir accumulé depuis les années 2000 des efforts extraordinaires de la part de l’Etat qui visaient la réhabilitation de l’agriculture qui a connu une situation très sérieuse de désinvestissement suite à des questions liées à la sécurité des territoires dans les années 1990. Ce sont des années vécues par le monde rural dans sa chair ». En expliquant que « l’Etat a mis beaucoup d’argent durant les quinze dernières années. Nous avons enregistré sur certaines filières des résultats probants qui méritent d’être consolidés ».
Mr CHELGHOUM a affirmé que « l’approche qui s’impose aujourd’hui est de voir ces filières prendre de l’élan et d’impliquer nos investisseurs algériens que ce soit dans un cadre de partenariat national ou avec des étrangers pour développer une agriculture industrielle dans différentes filières telles que l’élevage, le lait, les céréales et des intrants comme le maïs ou encore l’oléiculture qui accuse un grand retard par rapport à nos voisins. »
A cet effet, il préconise d’aller vers des exploitations hyper-intensives. Il a soutenu que « Des investisseurs nationaux ont déjà commencé à travailler dans ce sens dans des zones très difficiles. Ce sont des zones qui se trouvent au Sud et dans les Hauts plateaux qui nécessitent d’être valorisées mais bien entendu il est normal que ces zones répondent à certains critères comme les ressources hydriques » a-t-il conclu.