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La Chine enjoint au G20 de stimuler le commerce mondial, menacé par les turbulences du Brexit

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La Chine a enjoint samedi aux autres puissances mondiales de promouvoir plus vigoureusement le commerce international, à l’orée d’une réunion des ministres du G20 à Shanghai, hantée par le Brexit et l’essoufflement persistant des échanges.

Réunis samedi et dimanche dans la métropole financière chinoise, les ministres du Commerce et délégations des vingt principales puissances économiques du monde -représentant au total 80% du commerce planétaire- se pencheront à huis clos sur un tableau morose.

« La reprise économique reste fragile, le commerce mondial fluctue à de faibles niveaux », a commenté le ministre chinois du Commerce Gao Hucheng en ouvrant la rencontre.

La Chine – première puissance marchande du globe – entend « travailler avec toutes les parties avec sagesse, courage et de façon pragmatique » pour stimuler les échanges, a-t-il poursuivi.

Après avoir sombré dans le sillage de la crise financière de 2008, les échanges commerciaux ne se sont jamais durablement rétablis, victimes d’une conjoncture instable.

« La croissance du commerce mondial devrait rester sous 3% en 2016 pour la cinquième année de suite (…) Si on excepte l’effondrement après la crise financière, on est au plus bas depuis trois décennies », a rappelé le directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Roberto Azevedo en marge du G20.

Dans tous les esprits, la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne (UE) et les turbulences qu’elle provoque sur les marchés contribuent à assombrir encore les perspectives.

L’OMC avait averti que le Brexit se traduirait par plus de 7 milliards d’euros de droits de douanes supplémentaires pour les exportateurs britanniques, le Royaume-Uni étant contraint de renégocier de nouveaux accords commerciaux avec l’UE et les 58 pays liés au bloc continental par des accords de libre-échange, un casse-tête risquant de s’éterniser.

Néanmoins, le ministre britannique du Commerce, Lord Price, présent à Shanghai, s’est montré rassurant.

« Cela n’a jamais été une meilleure période pour investir au Royaume-Uni. La livre s’est dépréciée, les actifs sont à des prix attractifs », a-t-il déclaré en passant par Pékin cette semaine, selon le Financial Times.

« Il est temps de commencer à explorer nos options » en termes d’accords commerciaux, a-t-il ajouté, sans autres précisions.

La commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, a répété la semaine dernière qu’il n’y aurait pas de négociations avant une sortie officielle du pays de l’UE.

A l’heure où les politiques monétaires ultra-accommodantes semblent atteindre leurs limites, « il est grand temps pour les gouvernements de travailler ensemble pour voir comment le commerce peut doper la croissance mondiale et l’emploi », a également martelé M. Azevedo.

Sur la même longueur d’onde, la Chine va pousser les autres membres du G20 qui ne l’ont pas encore fait à ratifier d’ici fin 2016 l’accord douanier appelé Accord sur la facilitation des échanges (TFA), a indiqué le vice-ministre chinois au Commerce Wang Shouwen, cité par la presse étatique.

Conclu dans la douleur fin 2013 à Bali, cet accord doit être ratifié par les deux tiers des membres de l’OMC pour entrer en vigueur. Plusieurs pays du G20 (Argentine, Canada, Indonésie…) manquent à l’appel.

La pleine application du TFA, destiné à réviser les procédures douanières, pourrait gonfler de 1.000 milliards de dollars supplémentaires par an le commerce mondial, a récemment estimé l’OMC.

Cependant, Roberto Azevedo a mis en garde contre la montée d’une « rhétorique protectionniste extrêmement nocive » à travers le globe, alors même que l’OMC patine, que les discussions sur le traité transatlantique TTIP calent sur fond de vif mécontentement populaire et que les discours populistes faisant du libre-échange un épouvantail gagnent du terrain.

Enfin, les nombreux différends commerciaux impliquant la Chine -accusée notamment de dumping dans le secteur de l’acier- pourraient s’inviter dans les entretiens shanghaïens. Bruxelles multiplie les mesures anti-dumping contre Pékin, accusé d’inonder le monde d’acier à bas prix pour soulager les colossales surcapacités de ses sidérurgistes. Les Etats-Unis ont eux adopté des taxes prohibitives contre certains aciers chinois.

Dans ce contexte, le Parlement européen s’était opposé à l’octroi à la Chine par l’UE du statut d’économie de marché, qui menacerait directement les industries européennes.

Source : AFP

 

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