La livre britannique est tombée jeudi à un nouveau plus bas en plus de deux ans face à l’euro, après un discours du gouverneur de la Banque d’Angleterre (BoE) Mark Carney jugeant qu’un « certain assouplissement monétaire devrait être nécessaire cet été » dans le sillage du Brexit.
Vers 15H15 GMT (17H15 à Paris), la livre est tombée à 83,80 pence pour un euro, dépassant ainsi un précédent plus bas depuis le 25 mars 2014 atteint lundi.
Alors que la monnaie britannique tentait de se reprendre face à l’euro depuis le début des échanges ce jeudi, elle a annulé la totalité de ses précédents gains peu après que la BOE a annoncé qu’elle allait mettre en place des opérations de prêts aux banques hebdomadaires pour trois mois et n’excluait pas de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire dès cet été.
« De mon point de vue, et je ne préjuge pas de l’opinion des autres membres indépendants du CPM (le Comité de politique monétaire de la banque centrale britannique, NDLR), les perspectives économiques se sont détériorées et un certain assouplissement monétaire devrait être nécessaire cet été », a déclaré jeudi Mark Carney, dans sa deuxième allocution télévisée depuis la décision le 23 juin des Britanniques de quitter l’UE.
Cet interventionnisme est de mauvais augure pour la livre sterling en raison du poids que pourrait représenter une éventuelle baisse des taux directeurs ou de nouveaux rachats d’actifs par la Banque d’Angleterre (BoE).
Une baisse des taux d’intérêt de la BoE rendrait en effet la livre moins rémunératrice et ôterait encore de son attractivité. Et de nouveaux rachats d’actifs, pour stimuler l’activité économique, auraient pour effet collatéral de diluer la valeur de la monnaie britannique.
La livre est également repartie en baisse face au dollar dans le sillage du discours du gouverneur de la BoE, annulant la quasi-totalité de ses gains depuis mardi, sans néanmoins franchir de nouveau plus bas.