Algérie-Eco : La sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne continue de susciter les réactions politiques mais également économiques. On parle déjà d’impact négatif sur l’économie européenne sur les marchés financiers et pétroliers mondiaux. Quel commentaire faites-vous dans ce sens ?
MSerrai : Depuis l’annonce de la sortie de la Grande Bretagne de l’Union Européenne, j’entends parler ici et là de conséquences négatives sur l’économie algérienne. Je dis seulement que c’est faux. Il ne faut pas voir les résultats à cours terme mais à long terme. Cette sortie peut créer deux positions positives pour notre pays. D’abord on aura plus de compte à rendre à l’Union Européenne c’est-à-dire on sera plus libre en ce qui concerne l’accord d’association.
Pouvez-vous expliquer ce point ?
Avant nos relations économiques avec l’Angleterre se faisaient à travers l’accord d’association UE. Mais après le Brexit, nos relations sont libres avec ce pays dont nous avons des relations très intenses économiquement parlant. La Grande-Bretagne avec 64 millions, a un produit intérieur brut PIB (2014) de 2231,5 milliards euros en 2014 ,un PIB par habitant de 34.579 euros (agriculture : 0,7 %- industrie : 21,6%- services : 76,9 %) , un taux de croissance de 2,6% , un taux de chômage de 5,8% mais avec un taux pour les jeunes de 20%, la Grande Bretagne est la 5ème économie mondiale avec une exportation de 407,4 et une importation de 493,8 milliards euro. Concernant l’année 2015, selon les statistiques publiées par le CNIS, la Grande-Bretagne est le quatrième client de l’Algérie avec 2,88 mds usd. La partie britannique s’intéresse aux finances, au pétrole et au gaz, aux énergies renouvelables, aux infrastructures, aux TIC, au droit des affaires. Les échanges commerciaux restent fort modestes, mais des opportunités énormes se présentent pour les économies des deux pays.
Donc nos échanges commerciaux se faisaient en Euro, mais dorénavant c’est en livre sterling et ce dernier est en baisse par rapport à l’Euro, ce qui arrange nos importations de ce pays, où la facture pourrait baisser, donc c’est un avantage pour l’économie algérienne.
Financièrement parlant, les spécialistes considèrent l’impact de cette sortie négatif même pour l’Algérie, Certains analystes parlent aussi d’impact imminent sur les actifs de la Banque centrale d’Algérie qui a perdu, en l’espace de 24 heures seulement 427 millions de dollars, selon eux. Qu’en pensez-vous ?
La seule chose qui pourrait avoir un impact négatif c’est le système financier européen car ce dernier est en perturbation, et comme l’Algérie travaille avec plus de 660 banques européennes donc notre système financier risque d’avoir des conséquences négatives dans ce sens. Mais il faut voir les bons côtés des choses : premièrement nous travaillerons avec l’Angleterre avec le livre esterling, nous seront libre par rapport à l’Union Européenne.
Entretien réalisé par Imène A.
