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Après le vote des britanniques: La Chine en position de force face à un Royaume-Uni isolé

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La décision des Britanniques de quitter le plus grand marché mondial offre une opportunité en or à la Chine pour négocier avec un Royaume-Uni plus isolé, ont estimé des analystes vendredi, soulignant que Londres n’avait pas mené de négociations en solo depuis 40 ans.

« Maintenant que le référendum a eu lieu, j’imagine que la Chine va rapidement saisir les opportunités », a déclaré à l’AFP Guy de Jonquières, chercheur au Centre européen de politique économique internationale.

Si le Royaume-Uni ne parvient pas à conserver de bonnes relations commerciales avec l’Union Européenne (UE) ou d’autres partenaires potentiels, il serait alors « très vulnérable » pour négocier avec la Chine, a-t-il ajouté.

Londres et Pékin ont tous deux annoncé un nouvel « âge d’or » des relations entre l’ancienne puissance impériale – dont les forces ont envahi la Chine à maintes reprises au 19e siècle – et la puissance asiatique montante, aujourd’hui deuxième économie de la planète.

L’an dernier, les échanges entre les deux pays ont atteint 78,54 milliards de dollars d’après les douanes chinoises – soit presque 14% du commerce total de la Chine avec l’UE – avec un excédent de plus de 40 milliards de dollars au profit du pays asiatique.Une chute de la livre sterling conduira d’emblée à renchérir le coût des produits chinois exportés vers le Royaume-Uni.

Mais depuis qu’il a intégré l’UE dans les années 1970, le Royaume-Uni n’a plus de négociateurs commerciaux en propre, a expliqué Guy de Jonquières, pointant que l’empressement de Londres à courtiser la Chine ne lui donne « pas de moyen de pression » face à Pékin. »L’idée que le Royaume-Uni seul puisse négocier un accord qui lui donne un meilleur accès au marché chinois est irréaliste », a-t-il complété.

D’un point de vue géostratégique, d’après lui, le Brexit est « une occasion extraordinaire de neutraliser le plus proche allié des Etats-Unis en Europe ».

De nombreuses sociétés étrangères se sont installées en Grande-Bretagne ces dernières décennies en partie pour obtenir un accès aux marchés européens, un atout qui pourrait être ébranlé.

« Cela va être compliqué désormais (pour la Chine), en tant qu’investisseur, d’appréhender l’UE et le Royaume-Uni comme un tout », a déclaré à l’AFP Cui Hongjian, directeur des études européennes à l’Institut chinois des études internationales.

Mais les investisseurs chinois sont « férus d’acquisitions » et vont rechercher de bonnes affaires, a indiqué Christopher Balding, professeur d’économie politique à l’école de commerce HSBC de l’Université de Pékin.

Le ministre britannique des Finances George Osborne a longtemps cherché à promouvoir Londres comme pôle mondial d’échange de la devise chinoise.

Le Royaume-Uni a été le premier pays occidental à émettre de la dette souveraine en yuan et la première émission obligataire en yuan hors de la Chine a eu lieu à Londres en 2015.

Mais avant le référendum, John Goodrich, de la télévision publique chinoise CCTV, a écrit sur son site qu’une « sortie de l’UE remettrait certainement en cause ce statut ».

Londres détient la plus grande quantité de yuans en Europe, a-t-il dit, « en dehors de l’UE, la puissance de la ville en tant que pôle financier n’est pas garantie ».

Pékin respecte le résultat du référendum et recherche « une perspective stratégique de long terme » dans ses relations avec la Grande-Bretagne et l’UE, a déclaré vendredi le porte-parole du ministre des Affaires étrangères, en ajoutant : « Une Europe prospère et stable sert les intérêts de tous ».

Mais quelques heures après le vote, un commentaire sur le site du journal étatique China Daily a estimé qu’il faudrait 10 ans à 500 représentants britanniques pour négocier un nouvel accord commercial avec la Chine.

Source : AFP

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