Vue du ciel, les compagnies aériennes d’Afrique du Nord ont occupé la première place du marché africain, apprend-on de la dernière édition de « Secteur Privé & Développement », la revue publiée par le Proparco, la branche de l’Agence Française de Développement en charge du secteur privée.
Avec un total de 44,075 millions de passager, Egyptair (première avec 18 millions), Air Algérie (deuxième avec 12 millions), Royal Air Maroc (troisième avec 11,035 millions) et Tunisair (septième avec 2,666 millions) ont capté près de 45% du volume global des passagers transportés par des compagnies aériennes africaines, selon des données publiés par OAG, une plateforme basée à Londres et qui fait des analyses de ce secteur dans le monde
South African Airlines, actuellement en proie à des difficultés, Ethiopian Airlines, l’une des plus expansives et présentes du continent et Kenya Airways qui est aussi très présente en Afrique, malgré ses défis financiers, n’occupent respectivement que la quatrième, cinquième et sixième place.
Le potentiel de croissance du marché du transport aérien notamment interafricain est assez important. Certains experts estiment que, dans une Afrique qui souffre de défis de voies de communication, il revient moins cher de construire des installations aéroportuaires que de faire des routes ou des chemins de fer.
Mais selon Jean-Louis Barroux, le président d’APG World Connect cité par la revue du Proparco, un des principaux défis demeure celui du cloisonnement des cieux africains. « Il reste bien difficile, pour la plupart des États africains, de libéraliser le transport aérien; après tout, l’espace aérien leur appartient et il conserve une dimension symbolique et politique forte », a-t-il fait remarquer
Il ajoute aussi que les pouvoirs publics africains n’ont malheureusement pas souvent les compétences et les moyens nécessaires à la bonne gestion de ce secteur d’activité. Dans beaucoup de pays, les responsables des compagnies aériennes sont toujours nommés en fonction de leur proximité avec le pouvoir politique en place, et non pas en raison de leurs compétences.
Des compagnies aériennes comme Asky, Rwandair ou encore Air Ivoire font encore la fierté de la région, car elles permettent des liaisons permanentes et à 90% régulières sur des dizaines de destinations en Afrique. Mais il faut encore compter avec les coûts de transport élevés, de très longues liaisons (parfois 3 heures pour partir de Douala au Cameroun pour Lagos au Nigéria), sans oublier la faible capacité pour les personnes de circuler librement entre les frontières africaines.
Source : Agence ECOFIN