Le géant russe du pétrole Rosneft a annoncé mercredi avoir subi un effondrement de 80% de son bénéfice net au premier trimestre, souffrant de la chute des prix au moment où l’Etat russe souhaite vendre une partie de son capital.
Entre janvier et mars, le groupe public a dégagé un bénéfice net de 200 millions de dollars contre un milliard de dollars un an plus tôt, plombé par des éléments exceptionnels liés à des coûts d’assurance et des cessions ainsi que par la baisse de ses ventes.
Son chiffre d’affaires a en effet diminué de 32,6% à 14,5 milliards de dollars, dépassant cependant légèrement les attentes des analystes interrogés par l’agence Interfax.
Mesure très suivie du marché, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) ressort également plus élevé que prévu malgré une diminution de 26% à 3,7 milliards de dollars.
« Avec une inflation qui persiste dans l’économie et un contexte négatif sur le marché, le groupe a amélioré l’application de ses initiatives stratégiques en se concentrant sur l’efficacité de ses activités » en réduisant les coûts d’extraction, a souligné le directeur général Igor Setchine, cité dans un communiqué.
« Dans un contexte macroéconomique négatif, le groupe maintient un niveau stable de flux de trésorerie, ce qui permet de financer les investissements prévus et de s’acquitter à temps de toutes les obligations financières », a insisté cet influent proche du président Vladimir Poutine.
Rosneft, visé par des sanctions occidentales à cause de la crise ukrainienne, fait partie des sociétés dans le capital desquelles l’Etat veut réduire sa participation pour renflouer son budget mis à rude épreuve par le plongeon des cours des hydrocarbures.
La banque italienne Intesa a été choisie pour organiser cette cession. La participation publique pourrait ainsi passer de 69% à un peu plus de 50%, ce qui représenterait un gain potentiel d’une dizaine de milliards de dollars vu le poids actuel en Bourse.
Le chinois Sinopec s’est dit intéressé à condition d’avoir son mot à dire dans la gestion de l’entreprise. Le britannique BP détient déjà 20%.
AFP