Un label à quoi sert-il ? Certains, à l’évocation du label made in Algeria, auront un sourire narquois par mépris, d’autres demeurent dubitatifs par défiance, méconnaissance ou tout simplement par dépit. Et pourtant, un label est un bouclier solide. C’est une forme de reconnaissance pour l’entreprise et une identification pour le produit. C’est aussi la protection du patrimoine et Dieu seul sait combien l’Algérie a besoin de cette protection. Quand on voit la datte Deglat nour , bradée sur les marchés internationaux , son prix est le moins cher car elle ne porte aucune empreinte qui identifie son origine, aucune certification et vendue sous l’ étendard d’un autre pays, on ne peut que constater l’urgence d’œuvrer à préserver nos produits.
Un label, c’est aussi une manière de se perfectionner pour les entreprises car elles auront à travailler encore davantage pour atteindre la qualité souhaitée et conforme aux normes internationales, un critère, demeuré pour très longtemps le Tallon d’Achille de la production nationale. Dans cet univers de forte compétitivité, les entreprises nationales n’ont que le choix de s’améliorer ou disparaître. Le made in Algeria n’est pas une utopie, c’est une réalité et les produits qui sont d’origine algérienne ont déjà réussi à satisfaire les consommateurs algériens et sont en train, pour peu que le gouvernement les accompagnent de se frayer un chemin et trouver grâce auprès de consommateurs dans d’autres pays. Mais ce n’est pas en dormant sur ses lauriers qu’on va y arriver. Un travail en amont et en aval doit impérativement être effectué pour atteindre cet objectif.
Le label, un gage de qualité
La remise du label « Bassma Djazairia » à 9 entreprises pour 23 produits est un premier pas dans cette opération de dynamisation de la production nationale sachant que plusieurs entreprises nationales ont émis le vœu de s’engager dans ce processus afin de prétendre à l’exportation.
Mr Brahim Alloune, PDG du Groupe Gazelle, spécialisé dans la fabrication des cabines sahariennes et l’installation des bases-vie nous dira à cet effet que « c’est une bonne initiative et qu’elle devrait se poursuivre, nous avons besoin de valoriser notre production et cette première fournée va sûrement inciter les entreprises algériennes à souscrire à ce projet. Pour notre part, nous sommes confiants ».
Pour sa part, Mr Abdelaziz Guend, le DG de la compétitivité au ministère de l’Industrie et des Mines estime que « ce label « bassma djazairia est une louable pour protéger le produit algérien et qui va dans le sens de ce qui se fait à l’international. Cette marque collective doit obéir aux règles fixés par la loi 03/06 relative aux marques et qu’on appelle l’infrastructure qualité. Pour l’opération, cela se fait dans le sens de ce que fait le ministère de l’industrie s’agissant de la normalité et la conformité.Cela permettra de pérenniser l’entreprise et boostera la l’usage des normes ». Le vice-président du FCE, Brahim Benabdeslem estime de son côté que « pour promouvoir l’industrie, il faut disposer d’un bon instrument, à savoir la labellisation du produit algérien avec «Bassma Djazaïria».
Grâce à ce label, qui sera octroyé aux entreprises répondant à des critères d’éligibilité contenus dans un cahier de charges, les produits nationaux peuvent être facilement distingués de ceux importés ou contrefaits ». En concluant que l’entité patronale a retenu « le principe que tout ce qui est produit en Algérie est un produit local, en précisant que le produit national est celui qui contribue à réduire les importations, à créer des emplois, à augmenter les recettes fiscales de l’Etat et participer à la hausse de la part de la production industrielle dans le PIB pour atteindre l’objectif de 15% dans les cinq prochaines années».
Fatma Haouari