Le groupe français LafargeHolcim et son partenaire, le groupe industriel algérien Souakri Frères, organisaient jeudi 2 juin 2016 une visite de la cimenterie Cilas en présence de leurs investisseurs et de la presse, située à Djemorah dans la wilaya de Biskra.
La poussière et le sable n’ont pas encore altéré la peinture et le métal scintillant sous le soleil brûlant de la porte du Sahara de la cimenterie la plus moderne du groupe LafargeHolcim. Sortie de terre il y a à peine 18 mois, l’usine construite par le groupe chinois, Sinoma, est pratiquement opérationnelle.
Un temps record pour un projet de cette ampleur qui est actuellement à 94% de son avancement et devrait être en mesure de commencer progressivement sa production dès le mois de juillet.
« La cimenterie Cilas devrait permettre à terme de résorber de 50% les importations de ciment en Algérie », argue fièrement Didier Michel, le directeur du projet, lors d’une présentation précédant la visite. Il faut dire que l’usine située à 45km au Nord de Biskra a de quoi impressionner en terme de modernité et de capacité de production. Avec le plus gros broyeur de ciment au monde, la cimenterie envisage une production à 2.7 millions de tonnes par an. A titre d’information, en 2015, l’Algérie avait importé 4 millions de tonnes de ciment.
Elle devrait également à terme booster l’emploi dans la région et avoir recours à 640 employés permanents. Actuellement, 50% des travailleurs sur le site sont originaires des communes environnantes.
Une cimenterie sécurisée et plus respectueuse de l’environnement
Devant un parterre composé de Serge Dubois, directeur des affaires publiques et de la communication chez LafargeHolcim en Algérie, de M. Souakri, ainsi que des représentants des huit banques (BNP, HSBC, Natixis, Housing, Fransabank, Arabank, ABC et la Société Générale) qui ont financé ce projet à hauteur de 24 milliards de DA (70% du coût total : 35 milliards de DA ), l’inauguration se poursuit.
A l’entrée du site, on peut voir un panneau sur lequel est inscrit « Objectif : zéro accident ». Et pour cause, le groupe se targue de faire de la sécurité une de ses priorités et comptabilise à ce jour 4 000 000 d’heures de travail sans accident.
Mais la présentation met surtout l’accent sur la place donnée au respect de l’environnement. « On ne veut pas altérer l’environnement dans lequel on se trouve, donc cela passe par l’intégration visuelle, mais aussi par la bonne gestion de l’eau et des déchets », explique Didier Michel. La cimenterie Cilas a pour objectif : zéro rejet en eau. D’ailleurs, celle-ci ne provient exclusivement que des eaux pluviales, de traitement et des nappes phréatiques non exploitables pour la consommation. La cimenterie est également dotée du plus gros filtre à poussière du monde : le broyage du ciment s’effectue donc sans rejet.
L’usine a aussi vocation à faire bénéficier la région de son rayonnement. Notamment en proposant aux jeunes de la région des formations au sein de l’usine, en aidant les agriculteurs environnants en leur facilitant un accès à l’eau et en sécurisant les axes routiers afin de ne pas entraver le bon déroulement dans les petites villes situées en périphérie de la cimenterie.
Les groupes LafrageHolcim et Souakri Frères, qui possèdent respectivement 49 et 51% des parts de l’usine, comptent investir dans des voies ferroviaires pour faciliter l’acheminement de la production. Ces voies relieront le Nord et le Sud pour un rayonnement exclusif sur tout l’Est du pays.