De nouvelles informations font état d’une reprise des activités dans les obligations souveraines africaines, malgré le repli des prix des principales matières premières, le scandale de la dette mozambicaine, les défis monétaires au Nigéria, le risque hautement probable d’une hausse de ses taux par la réserve fédérale américaine et celui, plus incertain, d’une sortie de la Grande Bretagne de la zone euro.
Selon une information rapportée par Bloomberg, les autorités nigérianes prépareraient une rencontre avec des investisseurs, qui se déroulera à Londres la semaine prochaine en vue du lancement probable d’une obligation souveraine de 500 millions ou un milliard $, la toute première depuis celle de 2013. Un exercice très complexe pour la ministre des finances Kemi Adeosun, qui n’échappera pas à un interrogatoire sur la politique monétaire du pays, aujourd’hui critiquée par les investisseurs de tous bords.
Les autres pays africains annoncés sur le marché des obligations souveraines sont le Ghana et le Sénégal. Le premier, selon des média locaux, envisagerait d’effectuer un nouvel eurobond d’ici la fin de l’année, afin de refinancer un précédent emprunt souverain. Quant au Sénégal, l’annonce est venue du président Macky Sall, qui souhaite mobiliser des ressources extérieures pour le financement de ses projets d’infrastructures.
Jusqu’au 31 mai 2016, seulement 3 pays africains ont été actifs sur le marché international de la dette, notamment l’Afrique du sud qui directement et indirectement (via des sociétés d’Etat) y a mobilisé 1,4 milliard $. L’autre pays est le Mozambique qui a émis des obligations (726 millions$), dans le cadre de la restructuration d’une obligation internationale contractée précédemment par une entreprise publique, mais qui était garantie par l’Etat. Avec 193 millions $ empruntés sur le marché international, le Ghana boucle cette shortlist.
Peu de pays africains se bousculent cette année au guichet des eurobonds, préférant les solutions du FMI ou de la Banque mondiale pour les uns, et le marché intérieur de la dette pour les autres. Dès la fin de l’année 2015, le marché a envoyé des signaux négatifs aux émetteurs souverains de la région, avec un durcissement des conditions. Le Cameroun dernier emprunteur de la période, s’était vu offert un taux de 10,75%.
Cette situation s’est poursuivie jusqu’à la fin du mois de février 2016, lorsque les taux ont connu une progression de parfois 3 points de base, avant de retrouver des proportions plus souples vers la mi-mai. Du côté des émissions d’entreprises, les choses ne sont pas plus positives. Au total seulement 4,7 milliards $ ont été émises par 25 entreprise soit une baisse de près de 50% en comparaison au volume de la même période en 2015, qui reste la plus dynamiques de ces six dernières années, pour les obligations africaines ( corporates ou souveraines).
Source: Agence Ecofin