En République démocratique du Congo, le rachat de la mine de Tenke Fungurume par le groupe chinois, China Molybdenum, met en évidence la volonté de ce dernier à avoir la main mise sur le cobalt, produit en même temps que le cuivre congolais.
Ce qui intéresse certainement le plus l’entreprise chinoise qui a racheté le gisement géant de Tenke Fungurume à sa concurrente américaine Freeport McMoran, pour plus de 2,5 milliards de dollars, c’est le cobalt qui se cache derrière le cuivre de la RDC.
Nombre de multinationales sont contraintes de se défaire de certains de leurs actifs pour rétribuer leurs actionnaires et cèdent ainsi leurs mines à la Chine qui ne craint visiblement pas la chute des cours de métaux. Ey pour cause, cette dernière acquisition en RDC est certainement la plus belle acquisition chinoise en la matière : 136 millions de tonnes de réserves de cuivre, extrayables facilement par lixiviation. Mais c’est surtout un des plus vastes et des plus rentables gisements de cobalt, associé au minerai de cuivre dans la mine congolaise.
La Chine, premier fabricant de batteries au lithium
Le cobalt est utilisé dans la confection de super-alliages d’acier, mais la Chine en a surtout besoin pour alimenter sa production de batteries au lithium : l’une des deux électrodes qui font circuler les ions de lithium contient du cobalt. Dominant le marché de la fabrication de téléphones portables et se plaçant stratégiquement dans le secteur de la voiture électrique qui connaît un plein essor, la Chine à un besoin grandissant de se fournir en cobalt, dont elle raffine la majeure partie sur son territoire.
Et récemment entrée en guerre contre la pollution de l’air, la Chine devrait aussi devenir rapidement l’un des premiers marchés de la voiture électrique. D’où de très belles perspectives pour le cobalt. Sa consommation, selon les experts de CRU, devrait doubler en moins de dix ans (130 000 tonnes en 2025). Avec la mine congolaise de Tenke, c’est plus de 13% de la production mondiale qu’acquiert dès aujourd’hui le groupe China Molybdenum.
Résultat : ce n’est plus 75% mais désormais 84% de la production mondiale de cobalt qui est détenu par la Chine. Et ce n’est pas tout, puisque China Molybdenum a une option prioritaire sur la raffinerie de l’Américain Freeport en Finlande. De quoi contrôler toute la chaîne, y compris pour approvisionner l’Europe en cobalt raffiné.