Airbus maintient son objectif de livrer 650 avions en 2016 en dépit des « défis » liés à la montée en cadence de l’A350 et à des « problèmes de jeunesse » sur son A320neo, réglés selon l’avionneur d’ici cet été. « Nous sommes confiants sur le fait que la croissance (du marché des transports aériens) va continuer », a déclaré Tom Williams directeur des opérations d’Airbus devant des journalistes à Hambourg.
« Nous prévoyons de livrer 650 avions » en 2016, a-t-il ajouté. Ce chiffre est conforme aux prévisions du groupe, en dépit de retards enregistrés sur l’A320neo et de problèmes dans la chaîne d’approvisionnement de l’A350. « Nous avons eu quelques défis » en 2016, a reconnu M. Williams. « Au moins 50 » de ces 650 appareils seront des A350, selon un porte-parole d’Airbus précisant que le constructeur livrera par ailleurs « à peu près » le même nombre d’A380 qu’en 2015 -c’est à dire environ 27 exemplaires- tandis que « 20% de la totalité des A320 livrés seront des A320 neo ».
La montée en cadence de l’A350, le long courrier dernier né de la gamme, a été difficile en raison de goulots d’étranglements dans la chaîne d’approvisionnement. A fin avril, Airbus avait livré au total 177 avions contre 196 à fin avril 2015 pour 665 livraisons au total l’an dernier. Selon le constructeur, dès cet été les livraisons de l’A320 neo vont s’accélérer, une fois les problèmes sur le moteur Pratt et Whitney de cet avion réglés. Plusieurs exemplaires de l’A320 neo sont prêts et n’attendent que l’arrivée de moteurs modifiés.
L’A320 neo a rencontré des problèmes de « temps de mise en route » du moteur, de « messages d’erreur » inexpliqués d’un des ordinateurs de bord et de qualification de pièces du système hydraulique, selon Airbus. La livraison de moteurs Pratt et Whitney modifiés permettra de respecter l’objectif de montée en cadence de la production de l’A320 à 60 exemplaires par mois en 2019, selon le constructeur.
« 2016 est l’année la plus exigeante que j’ai jamais connue », a déclaré Didier Evrard, directeur des programmes d’Airbus. « Nous avons passé quelques nuits blanches mais ça n’a pas duré trop longtemps », a plaisanté Klaus Roewe responsable du programme A320, à propos des problèmes de l’A320neo qualifiés de « problèmes de jeunesse » par le constructeur.
« Le temps de mise en route du moteur était plus long que sur le CEO (la version classique de l’A320, NDLR), et nous sommes maintenant sur le point de livrer d’ici quelques semaines des avions avec quelques très, très infimes modifications qui permettront de réduire le temps de mise en route de façon substantielle », a expliqué M. Roewe.
Une autre source de « migraines » a été le Fadec (Full Authority Digital Engine Control) un ordinateur de bord qui est l’interface entre le cockpit et le moteur et qui émettait des messages d’erreur inexpliqués, a ajouté M. Roewe soulignant que ce problème est maintenant « totalement réglé » y compris sur les six avions déjà en service (deux au sein de la compagnie allemande Lufthansa et quatre chez la compagnie low cost indienne Indigo).
Enfin un problème de qualification à 55 degrés celsius du système hydraulique sera également réglé d’ici cet été, selon le constructeur. Ces problèmes avaient conduit le patron de la compagnie aérienne Qatar Airways Akbar Al-Baker à refuser de réceptionner le premier exemplaire de l’A320neo en décembre. C’est finalement Lufthansa qui a réceptionné le premier appareil à sa place le 20 janvier.
L’A320neo sera également disponible avec une motorisation Leap de CFM International, la co-entreprise du français Safran et de l’américain General Electric (GE).
AFP