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Dans cet entretien, le vice président de l’AGEA s’exprime sur le problème du manque des matériaux de construction qui perdure et qui revient ces derniers temps, mettant ainsi en péril la réalisation de plusieurs projets de construction. Selon MMézine, tout est lié à la gestion du secteur et si les choses persistent, il y aura selon lui un malaise social.
Algerie-Eco : Beaucoup de chantiers de construction souffrent du manque d’approvisionnement en ciment, contraints à l’arrêt forcé, accusant un retard flagrant dans leurs délais de livraison de plusieurs projets. En tant que vice président de l’Association générale des entrepreneurs algériens quel commentaire faites-vous dans ce sens ?
MMézine : cette situation nous, les entrepreneurs nous la vivons depuis plus de trois ans maintenant. Chaque année, nous portons l’espoir qu’elle se règle mais, les choses vont de plus en plus mal. Le problème chez les entrepreneurs n’est pas seulement le ciment mais touche tous les matériaux de construction, qui sont en manque ou qui connaissent des hausses exorbitants et inexpliquées des prix. Je dirai qu’actuellement à cause de ce phénomène, 80% des chantiers sont à l’arrêt. On est vraiment dans une situation de crise.
Que fait l’AGEA face à cette situation ?
Au niveau de notre association, on n’a pas cessé d’interpeller les pouvoirs publics dans ce sens. On a transmis les doléances des entrepreneurs et on a écrit aux ministères, de l’habitat, de l’industrie et même au premier ministre pour voir ces problèmes. On pense que ces derniers temps, le gouvernement a d’autres chats à fouetter, il a des priorités, nous dit-on, mais à notre niveau, on pense que notre situation est une priorité qu’il faut régler en urgence. Les pouvoirs publics doivent agir car la situation devient de plus en plus stressante pour les entrepreneurs. Il vaut mieux prendre en considération leurs problèmes si non il y aura un vrai malaise social car tout est lié à l’habitat et aux projets de construction.
Cette situation semble s’expliquer par l’augmentation des prix conditionnés par la loi de finances 2016 et la réduction de l’importation du ciment pour privilégier la production nationale qui malheureusement demeure fort insuffisante. Qu’en pensez-vous ?
Le problème ne réside pas seulement en l’importation, mais c’est toute la gestion du secteur qui est remise en cause. On reconnait que l’Etat a fait des efforts dans ce sens, avec la réalisation des unités de production de ciments et d’autres matériaux de construction, mais sur le marché on ne trouve rien, donc on accuse les gestionnaires qui ne font pas correctement leur travail, ce qui alimentent la spéculation sur le marché des matériaux de construction. D’autres explications sont également à chercher du côté de l’offre.
Le problème touche la majorité des wilayas du pays et les projets lancés dans le secteur de l’habitat et de l’urbanisme s’en ressentent. Qu’en est-il pour les projets AADL et LPP et les autres projets de logements sociaux ?
Pour ces projets, on peut dire que la cadence est faible par rapport au rythme attendu et prévu. Ce sont surtout les autres grands projets comme la construction des hôpitaux, des écoles et autres qui sont les plus touchés et même à l’arrêt. C’est pour cela qu’on dit qu’il faut revoir la gestion du secteur.
Entretien réalisé par Imène A.
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