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La BSI, plus ancienne banque de Suisse italienne, coulée par un scandale en Malaisie

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La BSI, la vénérable banque de Lugano (sud de la Suisse), fondée en 1873, doit disparaître d’ici un an sur ordre des autorités suisses, en raison de son implication dans un vaste scandale de corruption en Malaisie.

La société publique 1MDB (1Malaysia Development Berhad), créée en 2009 à l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Najib Razak pour moderniser le pays, défraie la chronique depuis un an, en raison de soupçons de corruption. Le scandale, dans lequel est impliqué le Premier ministre malaisien, porterait sur le détournement de 4 milliards de dollars, dont une partie a été retrouvée sur des comptes bancaires suisses et gelée.

Dans cette affaire, l’autorité de surveillance des marchés en Suisse (Finma) a dénoncé mardi le « comportement fautif particulièrement grave » de la BSI (Banca Svizerra Italiana), l’accusant de « graves lacunes en matière de lutte contre le blanchiment ».

En conséquence, la Finma « autorise le rachat intégral de BSI par EFG International », une opération annoncée début février, « à condition que BSI soit entièrement intégrée puis dissoute dans les douze mois ». En outre, la Finma a ouvert des procédures à l’encontre de deux anciens responsables de la banque, et ordonne la confiscation de 95 millions de francs suisses (86 millions d’euros) à la BSI, correspondant à des bénéfices injustifiés.

En cause, « la gestion des risques insuffisante de la banque ainsi qu’un système de contrôle interne défaillant », selon la Finma, qui reproche notamment à la banque de ne pas avoir enquêté sur des « transactions douteuses de plusieurs centaines millions de dollars ».

Par exemple, dans le cas d’un apport de 20 millions de dollars, la banque s’est contentée de l’explication du client selon laquelle il s’agissait d’un « cadeau ». Dans un autre cas, 98 millions de dollars ont été versés sur un compte sans éclaircissement des circonstances économiques de ce versement.

La Finma indique également qu’elle avait déjà averti la BSI fin 2013, et que la direction de la banque a continué malgré tout à maintenir les relations avec certains clients concernés. Parallèlement, le procureur général suisse a ouvert une procédure pénale à l’encontre de la BSI car il soupçonne « l’existence de défaillances dans l’organisation interne de la banque » en lien avec l’enquête menée en Suisse depuis août 2015 dans le cadre de l’affaire 1MDB portant sur le blanchiment d’argent et la corruption d’agents étrangers.

Dans un communiqué, le fonds 1MDB indique « ne pas avoir été contacté par des autorités étrangères » et se dit prêt à coopérer.

Etablie à Lugano, la BSI gérait 84,3 milliards de francs suisses d’actifs fin 2015. Au début de l’année 2016, le gérant de fortune zurichois EFG International, coté en Bourse et contrôlé par la famille grecque Latsis, a annoncé le rachat de BSI, pour un montant de 1,33 milliard de francs (1,19 milliard d’euros).  Elle appartenait auparavant à la banque d’affaires brésilienne BTG Pactual, dont le patron André Esteves a été incarcéré fin 2015 au Brésil pour son implication présumée dans le vaste scandale de corruption Petrobras.

EFG International a annoncé mardi que les pénalités imposées par la Finma « seront déduites du prix de la transaction » et que l’opération devrait être finalisée, comme prévu, « au plus tard au cours du quatrième trimestre de 2016 ». De son côté, la BSI a annoncé la « démission avec effet immédiat » de son directeur général, Stefano Coduri, remplacé par Roberto Isolani, membre du conseil d’administration de BSI.

Un peu plus tôt, à Singapour, la Banque centrale a annoncé la fermeture de la succursale de la banque suisse dans la cité-Etat et qu’elle avait demandé aux procureurs publics d’enquêter sur six cadres de BSI Bank Limited, dont son ancien directeur général, pour d’éventuelles infractions pénales.

L’Autorité monétaire de Singapour (MAS) a fait part à la BSI de son « intention de lui retirer son statut de banque d’affaires à Singapour pour violations graves des règles en matière de lutte contre le blanchiment d’argent, mauvaise surveillance de la gestion des opérations bancaires et faute grave de la part de certains membres du personnel de l’établissement ».

AFP

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